Noémie, ou le rêve devenu réalité (1e partie)

IMPORTANT. À l’exception de mes propres photos, toutes les images de cet article proviennent de sites de stock photos libres de droits. Et les noms sont changés. Ceci est dans le but de respecter l’anonymat des personnes concernées.

Il y a quatre mois, fin de janvier.  Une nuit, je fais un rêve dans lequel une jolie jeune femme dans la mi-vingtaine tombe amoureuse de moi.  À mon réveil, bien que je trouve cette idée charmante, je sais trop bien que ça ne risque pas de se produire.  Ces dernières années, je me suis laissé aller.  Je ne me teins plus les cheveux, ce qui fait que j’arbore mon poil bariolé parsemé de spots de blancs, de gris, de brun et de noir.  Je ne me fais plus de traitement de la peau du visage.   Pour finir, voilà bien longtemps que je ne me soucie plus de la qualité ni de la quantité de ce que je mange.  Par conséquent, ma balance oscille autour de 231 lb / 104 kg. Mon physique est disgrâcieux et ma santé est une aberration.

Jouer avec sa santé.

Aussi, inspiré par ce rêve, je décide d’y remédier.  J’ai l’habitude.  Ça ne sera pas ma première remise en forme. En fait, ça sera la 5e ou 6e depuis les vingt-cinq dernières années.  Mais si je m’y remets, il faudra que ça dure pour que ce soit la dernière.  Parce qu’à l’âge où je suis rendu, mon corps ne pourra plus supporter éternellement ces variations de poids en montagne russe.

Je me mets immédiatement sur un régime alimentaire à 90% végétarien, qui élimine tout ce qui commence par la lettre P de mon alimentation habituelle : pain, pâtes, patate / pomme de terre, pâté, poutine, pizza, pâtisserie, polyinsaturés, produits du porc et Pepsi. Et pour brûler les calories déjà stockées, j’accepte tous les temps supplémentaires et les quarts de travail double que la direction du CHSLD me propose.  Je perds de 12 à 15 lb (5,4 à 6,6 kg) par mois.  Ma perte de poids combinée à ma bonne alimentation me remplit d’énergie et je vois mes problèmes de santé disparaître.  Ajoutons à ça une barbe et une teinture pour cacher mon âge, et j’étais complètement transformé au début d’avril. 

Sourire? Ça donne des rides.

Mais je n’avais pas encore atteint mon objectif, qui est de me construire un véritable corps d’athlète.

D’habitude, je combine le régime avec l’entrainement musculaire.  Ce n’est que l’an dernier que j’ai appris que c’était une erreur classique que font beaucoup de gens.  C’est que pour perdre du poids, il faut manger moins.  Mais pour prendre du muscle, il faut manger plus.  Puisque le corps ne peut pas se mettre simultanément en anaérobie (prise de poids) et en aérobie (perte de poids), les résultats obtenus sont généralement décevants.

Alors cette fois-ci, j’y vais une étape à la fois.  Première étape, je vais suivre mon régime alimentaire pendant quatre ou cinq mois, le temps de perdre la quasi-totalité de ma masse corporelle de gras.  Ensuite, je me mettrai à l’entrainement musculaire intense, avec l’alimentation qui vient avec.  La nourriture ira donc dans la construction du muscle, plutôt que de se stocker sous forme de graisse. Malgré mes 55 ans, voilà qui devrait me donner enfin ce corps d’athlète auquel je rêve depuis mon adolescence.  À ce moment-là, je devrais pouvoir plaire à une jolie jeune femme, comme dans mon rêve.  Je reste cependant réaliste.  Je ne m’attends pas à une jeunette dans la vingtaine.  N’empêche que je devrais pouvoir me trouver une belle femme plus jeune que moi.

Et puisque l’on aborde le sujet :

Oui, le physique est important pour moi. 
Il est vrai que ça n’a pas toujours été le cas.  De mes 15 à 50 ans, j’avais comme point d’honneur de ne pas être comme les autres hommes qui ne s’intéressent qu’aux belles jeunes filles minces au visage agréable et à gros seins.  Au contraire, j’étais un partisan de la pensée politically correct qui dit que c’est l’intérieur qui compte.  Et je croyais au mythe de la grosse laide qui compense pour son physique ingrat en étant gentille, bonne, douce et compréhensive, ce qui fera d’elle la meilleure épouse qui soit.  Or, j’ai fréquenté assez de filles et de femmes dans ma vie pour constater que ce mythe n’est que ça : un mythe.  Quand une femme ne s’aime pas à cause de son physique, elle ne peut pas croire qu’un homme puisse l’aimer.  S’en suit des soupçons irraisonnables, des crises de jalousies non-pertinentes, des drames non-mérités, et tu te retrouves avec une pas-si-tendre moitié qui fait tout pour t’isoler des autres, qui sabote tes efforts d’amélioration de soi et qui te rabaisse dans ton estime personnelle, histoire que tu ne t’imagines jamais que tu vaux mieux que ça. 

L’art de se tirer dans le pied.

Les belles minces, par contre, sont sures d’elles.  Elles sont assez sécures pour croire à la fidélité de leur homme.  Et contrairement aux laides, si la relation prend fin, ça ne sera pas la fin du monde car elles savent qu’elles peuvent se trouver un autre gars en claquant des doigts.  On a donc droit à beaucoup moins de drames de leur part.

Bien sûr, il y a toujours des exceptions.  Il y a des femmes qui correspondent au cliché de la très-gentille-au-physique-ingrat.  Mais j’ai constaté à la dure qu’elles sont très rares, et ce pour la simple et bonne raison qu’avec une telle personnalité, voilà bien longtemps qu’elles sont en couple stable.

En passant ma vie à m’obstiner à aller à contre-courant du comportement masculin normal, j’ai juste perdu mon temps. Maintenant que j’ai presque atteint la moitié de ma vie, je n’ai plus de temps à perdre.  En adoptant le genre de comportement auquel on s’attend de la part d’un homme, je vais enfin cesser de me faire regarder de travers par des gens qui me soupçonnent de tenter de cacher ma vraie nature. Et cela va régler la majorité des problèmes que j’ai pu avoir, autant en couple que dans ma vie sociale.

Donc, pour en revenir au sujet principal.
En attendant d’obtenir les résultats escomptés de ma remise en forme, je me réinscris sur Facebook Rencontres.  Et dans la section dans laquelle on demande le groupe d’âge désiré, j’entre ce qui me semble réaliste, c’est à dire de 35 à 55 ans.

Comme vous le voyez par ma photo récente, malgré mes 55 ans, je tiens bien la forme.  On ne peut malheureusement pas en dire autant de la majorité des femmes de ma génération.  Parmi les candidates qui apparaissent sur mon écran…

  • 75% ne m’intéressent vraiment pas, à cause de leur physique, leur présentation, ou leur état de mères monoparentales de 1 à 5 enfants.
  • 10% sont intéressantes mais habitent à plus d’une heure de route, et je n’accepte plus les relation à longue distance.
  • 10% représentent celles que je like, mais qui ne répondent pas.
  • Le 5% restant, ce sont celles avec qui je corresponds de 2 à 5 jours.  Et qui me ghostent.  Ou alors c’est moi qui perds intérêt.

L’application a cependant une option automatique nommée Bonne Étoile.  Lorsque l’on a épuisé le stock de gens sur Facebook Rencontre qui ont les caractéristiques que l’on demande, elle nous montre des gens qui ne correspondent pas à 100% à ce que l’on cherche. 

C’est ainsi que jeudi le 21 mars, la bonne étoile m’a montré le profil de Noémie, qui ne correspond ni à la distance ni à l’âge demandé. Elle habite à deux heures quinze de route de chez moi, et elle n’a que 25 ans.

La jeunesse, la beauté, la minceur, les seins volumineux, le décolleté généreux, les tatouages… Noémie a de quoi plaire à tout jeune homme hétéro normalement constitué.  Sur la majorité de ses photos, elle se montre en tenue sexy dans des poses provocantes. 

Il y a même une photo de sa chatte.

Mais ce qui m’accroche le plus, ça reste son texte de présentation parsemé d’un humour absurde qui me rejoint.  Il est clair dans ma tête que je ne suis pas le genre de candidat qu’elle recherche. Mais je décide tout de même de lui écrire un mot.  Histoire de me démarquer des autres hommes, je choisis de commenter la moins sexy de ses photos. 

En prenant bien soin de lui préciser que je ne suis pas un vieux creep qui s’imagine des choses.

Une fois le message envoyé, je continue de voir ce que la Bonne Étoile me propose et je n’y pense plus.

Une semaine plus tard, je constate que Noémie m’avait répondu le lendemain.  Et elle l’a fait en me complimentant sur mon apparence. Voilà une bonne surprise à laquelle je ne m’attendais pas. Aussi, je lui répond sans plus tarder, avec mon habituelle pointe d’humour.

Elle m’envoie aussitôt une demande de contact sur Messenger.

Invitation que j’accepte aussitôt. Ainsi prend fin notre premier contact sur FB Rencontres.

On a donc commencé à correspondre de manière soradique mais constante. Au fil des conversations, on constate que l’on a beaucoup en commun.  On se flirte même en jeu un peu. Normal, puisque l’on s’est contacté sur un site de rencontres. Mais sinon, on parle de tout et le courant passe très bien.

Il suffirait de presque rien... ♫
Bien que je ne me fasse pas d’illusion, je dois reconnaître que Noémie est sérieusement tout ce que je pourrais chercher de mieux chez une femme, autant dans l’essentiel que dans le superflu : Jeune.  Belle. Sexy.  Intelligente.  Mature.  En forme. Bon sens de l’humour. Créatrice. Non-fumeuse. Sans enfants et sans désir d’en avoir. Excellent sens de la répartie. Très bon travail.  Bon salaire.  Un caractère et une personnalité qui est à 100% compatible avec la mienne. Et surtout, chose assez rare chez le trois quart de celles que j’ai fréquenté, elle gère intelligemment son argent.

Et c’est à suivre.

L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration.  3e partie : Pourquoi est-ce que Femme + Alcool = Drague ?

Laissez-moi vous résumer un autre de mes vieux billets.

Océane
C’était à l’époque de mon retour aux études. J’avais 28 ans et j’habitais aux résidences étudiantes de mon cégep. Je suis devenu ami avec Océane, 19 ans, une camarade de classe du cours d’Espagnol. En l’espace de quatre ou cinq semaines, notre amitié grandissait. Mais elle était déjà en couple, alors je ne me faisais pas d’illusions.

Un soir, à ma demande, elle passe chez moi. Elle arrive à 19h, et l’une des premières chose qu’elle me dit, c’est qu’elle doit partir à 21h, pour avoir le temps de faire un devoir important. Après une trentaine de minutes à jaser de banalités, voilà qu’elle soulève le fait que depuis qu’on se connait, je ne l’ai jamais touché. Elle me dit que pour des gens chaleureux comme nous, le toucher n’a rien de sexuel, que ce n’est qu’un moyen comme un autre de démontrer de l’affection entre amis sincères.

Puis, elle me révèle qu’avant de venir chez moi, elle a bu du vin. Elle va même dire qu’elle en a un peu abusé. Puis, elle pose des gestes dans le but de me provoquer sexuellement, avant de fermer les yeux en restant là, soumise, offerte.

N’importe quel gars tant soi peu hétéro aurait sauté sur l’occasion pour sauter la fille. Mais dans mon cas, ça a juste provoqué un blocage total. C’est que la situation me mettait dans une position dans laquelle je devrais porter le blâme pour plusieurs raisons.

  • Être blâmé pour avoir invité une fille chez moi sous de faux prétextes dans le but de la sauter.
  • Être blâmé pour avoir approché sexuellement une fille en couple.
  • Être blâmé pour l’avoir gardé chez moi alors qu’elle devait partir à 21h.
  • Être blâmé pour l’avoir empêché de faire son devoir important.
  • Mais surtout, être blâmé pour avoir profité sexuellement d’une fille qui n’est pas dans son état normal puisqu’elle a bu de l’alcool.

La situation comportait juste trop de risques pour moi. Malgré le fait que je la désirais et que j’étais fortement allumé, je l’ai juste foutue à la porte.

Maintenant, avec mon expérience de vie, je comprends ce qui s’est vraiment passé.

  • Océane avait envie de moi.
  • Elle a pris mon invitation pour la convention sociale du « Si tu viens, tu couches. » (Inviter chez soi une personne hétéro du sexe opposé, c’est une invitation au sexe. et y aller, c’est dire oui au sexe.)
  • Il est mal vu socialement pour une femme de draguer ouvertement. Alors pour cacher son jeu, elle m’a servi une histoire bidon de devoir urgent qui l’obligerait à partir à 21h.
  • Toujours sous des prétextes amicaux pour cacher son jeu, elle tente de me provoquer sexuellement en initiant le toucher entre nous deux.
  • Elle me dit qu’elle a bu. Même un peu trop.
  • Elle reste là, soumise, offerte, en espérant que je lui saute dessus et que je la baise comme une machine à coudre pendant 12h non-stop.

Mais bon, j’étais juste trop parano pour répondre à ses attentes de la manière normale d’un gars normal.

Pourquoi est-ce que tant de femmes utilisent l’alcool comme élément important dans leur manière de draguer ?   Il y a plusieurs raisons.  Vous vous rappelez de la première, j’en ai parlé un peu plus haut.

RAISON 1 : Il est mal vu pour une femme de draguer ouvertement.
Elles sont donc obligées d’utiliser des ruses et subterfuges afin de manipuler l’homme, de manière à ce que ce soit lui qui fasse les premiers pas. L’alcool est la base d’une de ces ruses. Et ça, c’est à cause de la…

RAISON 2 : Les hommes sont réputés pour abuser sexuellement des femmes ivres.
On entend souvent des histoires d’horreur que les médias nous rapportent, de viols commis par des hommes sur des femmes trop ivres pour être capable de consentir.  Toutes les femmes ont entendu parler de cette situation.  Et ceci donne à l’homme la triste réputation d’être allumé sexuellement par une femme qui a bu.  Ainsi, une femme qui a envie de se faire prendre sexuellement par un homme peut être portée instinctivement à lui dire qu’elle est seule chez elle, à boire du vin.  De manière inconsciente, en faisant ceci, elle s’offre en tant que proie afin d’allumer le prédateur en lui.

Et souvent, pour allumer l’homme, elle aura un comportement à l’extrême opposé de son habitude. Or, une telle métamorphose ne peut être que bidon, car…

RAISON 3 : L’alcool ne fait qu’enlever les inhibitions.
L’inhibition a un autre nom : la maitrise de soi, aussi connu dans son appellation anglaise, self-control. Ainsi, la consommation d’alcool ne va pas transformer une personne à la manière de Jekyll et Hyde, ou Banner et Hulk.  Ça va juste faire ressortir sa personnalité véritable.  C’est ce que m’a fait comprendre Geneviève la coloc de l’enfer lorsque j’avais 28 ans, tel que vu dans ce billet, lors d’un de ses rares moments de pertinence :

 « L’alcool, ça ne change pas la personnalité de quelqu’un. Ça aurait plutôt tendance à la faire ressortir, puisque sous l’effet de l’alcool tu perds tes inhibitions, ce qui fait que tu as moins de retenue. Si ta chère Océane voulait que tu la sautes quand elle était saoule, c’est parce même à-jeun elle avait envie de toi. »

Il est vrai que l’un des nombreux surnoms que les anglophones donnent à l’alcool est « le courage liquide. » Dans cette optique, plusieurs personne vont boire dans le but délibéré de perdre leurs inhibitions, histoire de se donner le courage de faire quelque chose qu’ils n’oseraient pas lorsque sobre. Mais ça, c’est pour ceux qui cherchent à être actif. Pour les gens plus passifs, il y a la…

RAISON 4 : L’ alcool permet de se déresponsabiliser.
Tout le monde connait l’effet anti-inhibitions de l’alcool. Voilà pourquoi sa consommation a toujours été l’excuse parfaite pour se déresponsabiliser de ses faits, gestes et paroles.  Et même pas besoin d’en consommer vraiment. Il suffit de prétendre l’avoir fait. À partir de là, on peut dire et faire n’importe quoi, on sait que l’on pourra toujours de cacher derrière l’excuse d’avoir bu. Et les gens laisseront passer ça, en comprenant que l’autre n’est pas dans son état normal.

Ainsi, dans le cas d’Océane, avoir bu du vin lui donnait plein d’excuses.

  • Elle vient chez moi? Ce n’est pas sa faute, c’est l’alcool.
  • Elle me drague? Ce n’est pas sa faute, c’est l’alcool.
  • Elle s’offre à moi? Ce n’est pas sa faute, c’est l’alcool.
  • Elle veut tromper son amoureux avec moi? Ce n’est pas sa faute, c’est l’alcool.

Au final, l’alcool, c’est comme les SPM : une excuse bidon. Car tout comme l’a dit Geneviève, tout ce que fait une personne sous l’effet de l’alcool, ce sont des choses qu’elle avait envie de faire lorsqu’elle était sobre.

Mais justement… Profiter d’une femme qui a bu, n’est-ce pas une situation d’abus sexuel ?
Comme le démontre ma soirée avec Océane, je n’ai jamais été à l’aise lorsqu’une femme me drague après avoir pris de l’alcool.  C’est que, durant les quarante premières années de ma vie, je n’ai jamais su faire la différence entre une femme qui n’a bu que quelques verres, et qui a donc l’esprit tout aussi clair que lorsqu’elle est sobre.  Et une qui a bu au point d’être inconsciente mentalement et/ou physiquement. Dans ma tête, à partir du moment où une femme boit de l’alcool, peu importe la quantité, elle cesse d’être dans son état normal.  Je considérais leur comportement comme en étant la preuve formelle:

« Ça fait (quelques semaines / quelques mois / quelques années) que je la connais.  Tout ce temps-là, elle était sobre, et elle n’a jamais manifesté de désirs sexuels envers moi.  Et maintenant qu’elle a bu, elle me désire ?  C’est bien la preuve qu’elle n’est pas dans son état normal. »

Avec les années, j’ai fini par voir clairement la différence entre l’ivresse et la détente. Ça tient à un détail très important qui ne trompe jamais : le consentement
Si une femme a bu au point de se mettre en état de coma éthylique, ou du moins au point de ne plus savoir où elle est ni ce qu’elle fait, alors effectivement, elle n’est pas en mesure de donner son consentement.  Tandis que celle qui a (prétendument) bu quelques verres, et qui va te le dire, ne le fait que dans le but de t’inviter à la draguer.  C’est l’équivalent de te déclarer « Mes inhibitions sont tombées, vient en profiter.  Elle ne fait donc pas que consentir au sexe.  Elle le demande.

Et surtout: Son but premier n’est pas de te faire passer pour un prédateur sexuel.  C’est de se présenter à toi délibérément en tant que femme qui ne saurait résister à tes désirs. À ce moment-là, la relation atteint son point de non-retour. Ou bien l’acte est consommé, ou bien c’est le début de la fin de votre relation. Et ce parce que l’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration. Voilà pourquoi ma relation damitié et de complicité avec Océane n’a pas survécu à cette soirée. Autant elle pouvait m’apprécier jusqu’à ce soir-là, autant elle m’a méprisé et détesté à partir de ce point.

BIENTÔT: Celle qui m’a inspiré cette série de billets: Noémie, ou le rêve devenu réalité.

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QUELQUES LIENS

Océane, le billet complet.
Océane, la suite.
Comment nait la confiance en soi. (autres détails sur Océane)
La convention sociale du Si tu viens, tu couches.

L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration. 2e partie : Pourquoi ne sont-elles ni claires ni directes?

Le consentement de la femme a toujours été extrêmement important pour moi.  Et il faut que celui-ci soit clair, sans le moindre doute.  Il y a quatre raisons pour ça.

  1. Dans ma jeunesse, j’avais de la difficulté à plaire aux filles.  Il serait donc contreproductif d’agir de manière à leur déplaire.  Si je les drague sans leur consentement, ce serait déplaisant pour elle.
  2. Dans ma jeunesse, j’avais une libido à tout casser.  Si je mets de la pression sur une fille pour la forcer à avoir du sexe, ça va lui ôter envie d’en avoir.  Du moins, avec moi.  Étant donné que je désire avoir une partenaire qui adorerait baiser avec moi, agir ainsi serait contreproductif.   
  3. J’étais un Nice Guy.  Et un Nice Guy, ça tient à sa réputation de gentil garçon.  On n’obtient pas une réputation de gentil et de respectueux si on ne respecte pas les filles dans leurs limites.  Au contraire, ça nous donne une réputation qui fait fuir les filles.  Ce qui est contreproductif. 
  4. Il est souvent impossible de faire la différence entre une résistance de principe (fille qui désire que tu insistes pour la draguer), et une résistance sincère (fille qui ne veut absolument pas que tu la dragues).  Ainsi, chaque fois que je drague, je m’expose à la possibilité que la fille voit mon approche comme étant une agression. Non seulement est-ce contreproductif, c’est aussi négatif pour elle que pour moi.

Dans de telles conditions, vous comprendrez pourquoi j’ai toujours été extrêmement prudent lorsque j’étais dans une situation nébuleuse.  Je suis le parfait représentant du proverbe « Dans le doute, abstiens-toi. »   Voilà pourquoi j’ai si souvent laissé passer des opportunités d’intimité avec celles qui se contentaient de « montrer des signes » et de « passer des messages subtils » plutôt que de m’exprimer clairement leurs désirs en parole ou en geste. 

Laissez-moi vous résumer un billet que j’ai écrit ici il y a quelques années.

Daniella
J’ai 19 ans.  Un soir, une amie platonique anglophone que je n’avais pas vu depuis environs un an m’appelle.  On passe une bonne heure à jaser joyeusement de tout et de rien.  Puis, elle me dit : « Est-ce que tu voudrais venir passer la nuit chez moi, en ami ? »  J’accepte et me rend chez elle.  On jase jusqu’à ce que l’heure tardive et la fatigue nous incite à nous coucher.  Elle m’invite à dormir dans son lit avec elle.  Puis elle m’invite à lui donner un bisou de bonne nuit, ce que je fais, sur sa joue.  Puis elle me suggère de dormir en cuillère avec elle, ce que je fais.

Tout autre gars y aurait vu une invitation au sexe.  Pas moi !  Elle a pris la peine de me dire qu’elle m’invitait en tant qu’ami.  Et puisque j’ai un respect sans failles pour les limites des femmes, je me le tiens pour dit. D’ailleurs, je n’ai jamais eu la moindre arrière-pensée sur ses intentions envers moi.

Voilà pourquoi je suis extrêmement confus lorsqu’elle se lève en furie, allume les lumières et me dit (en anglais) « Pourquoi penses-tu que je t’ai demandé de venir ici ? »  La seule chose qui me vient en tête pour expliquer sa réaction et ses paroles, c’est que j’ai probablement dû avoir un geste ou une parole déplacée.  Mais si c’est le cas, je ne m’en suis nullement rendu compte.  Je tente de la rassurer en lui disant que, puisqu’elle m’a dit qu’elle m’invitait à passer la nuit en ami, alors je n’ai jamais eu l’intention d’agir autrement qu’en ami avec elle.  Après m’avoir écouté, elle reste silencieuse quelques secondes.  Puis, elle me tend les bras.  Je l’approche donc et lui donne un câlin.  Et lorsqu’elle me teste en me disant « Kiss me ! », je suis fier de lui montrer que oui, je respecte ses limites, en l’embrassant sur le front.

Elle soupire.  Me lâche.  Retourne au lit sans me regarder et sans mot dire.  Je la rejoins et m’endors aussitôt.  Et le lendemain, de notre réveil à mon départ, c’est à peine si elle me parle ou regarde dans la direction.  On ne se verra plus jamais.

Aujourd’hui, avec l’expérience, je vois clairement ce qui s’est vraiment passé.

  • Elle avait envie de baiser, et apparemment j’étais un candidat potentiel sur sa liste.
  • Puisqu’elle a envie de moi, elle applique la convention sociale du « Si tu viens, tu couches » en m’invitant à passer la nuit.
  • Il est mal vu pour une femme de faire des propositions sexuelles directes.  Alors elle ajoute « en tant qu’ami » à son invitation.
  • Elle tente d’éveiller mes désirs sexuels en m’invitant à dormir dans son lit avec elle.
  • Elle tente d’éveiller mes désirs sexuels en m’invitant à l’embrasser.
  • Elle tente d’éveiller mes désirs sexuels en m’invitant à coller mon corps contre le sien.
  • Après avoir entendu mes explications et excuses, elle a compris que j’étais trop honnête et/ou trop naïf pour comprendre que ses intentions envers moi étaient sexuelles depuis le début.
  • Il est mal vu pour une femme de faire des propositions sexuelles directes.  Alors elle m’invite du geste à la prendre dans mes bras.
  • Et, probablement parce qu’elle voyait bien que ça n’irait nulle part entre nous si elle n’était pas un peu plus directe, elle me demande de l’embrasser.
  • En voyant que même là, je ne comprenais pas et/ou je m’obstinais à rester dans la friendzone, elle a jeté l’éponge.  C’est fort déçue, et probablement très humiliée, qu’elle s’est couchée, frustrée sexuellement, et refroidie sur mon cas à tout jamais

Dans cette liste, je parle de la convention sociale du Si tu viens, tu couches.  Cette règle non-écrite-et-non-dite peut se décrire ainsi : inviter chez soi une personne hétéro du sexe opposé, c’est une invitation au sexe.  Et dire oui, c’est dire oui au sexe.  Instinctivement, la majorité des femmes connaissent cette règle, et l’appliquent.

Ceci dit, aucune des expériences désagréables que Danielle a vécu de ma part ce soir-là ne serait arrivée si elle m’avait fait part de ses envies clairement, en paroles et/ou en gestes.  Malheureusement, à quelques rares exception près, aucune femme ne va oser le faire.  Il y a trois raisons pour ça.  Tel que mentionné dans la liste…

RAISON 1 : Il est mal vu pour une femme d’exprimer clairement son désir pour un homme.
S’il est normal pour un homme de ressentir du désir sexuel, et qu’il est acceptable socialement pour lui de draguer dans le but de l’assouvir, il n’en va pas de même pour la femme.  Si elle a envie de sexe et qu’elle l’exprime clairement, alors elle est une salope.   Mais si elle ne démontre que peu d’intérêt pour le sexe, alors elle est une frigide et une coincée.  Sans oublier que dans la majorité des cas, une femme qui drague ouvertement, ça fait peur aux hommes. Comment voulez-vous qu’une femme sache sur quel pied danser face à un tel paradoxe social ? 

Ainsi, lorsqu’une femme décide de s’offrir sexuellement, certaines d’entre elles vont avoir le réflexe de tenter de cacher dès le départ leurs intentions véritables. Comme Daniella qui m’invite à passer la nuit chez elle, en précisant qu’elle m’invite en tant qu’ami.  Ou Océane, dont je parlerai dans mon prochain billet, qui entre chez moi à 19h en me disant qu’elle doit partir à 21h pour faire un devoir important. 

Puisqu’il est mal vu pour elle de draguer l’homme qu’elle désire, la femme n’a plus qu’une option : elle doit manipuler cet homme afin qu’il ressente du désir pour elle, de manière à ce que ce soit lui qui prenne l’initiative d’amorcer la relation avec elle.  Comme l’a fait Daniella en m’invitant dans son lit, à l’embrasser et à la coller.

Oui, c’est sûr qu’elle aurait pu me dire clairement et directement qu’elle avait envie que l’on baise ensemble.  Mais si elle l’avait fait, elle savait qu’elle s’exposerait à la possibilité que je la repousse tout aussi clairement et directement.  Et ça, toute femme veut l’éviter, car…

RAISON 2 : Les femmes ont encore plus peur du rejet que les hommes.
L’homme propose, la femme dispose, que dit le proverbe.  Dans notre culture, la drague est un comportement que l’on attribue surtout à l’homme.  La femme est le prix, et les hommes sont les candidats qui cherchent à l’obtenir.  Dans ces conditions, il est normal pour un homme de subir de nombreux revers en se faisant repousser par la majorité de celles qu’il désire. Pour une femme, par contre, ça l’est beaucoup moins.

Bien que le rôle social de « prix que tous les hommes cherchent à obtenir » est limitant et misogyne, il reste que la majorité des femmes comprennent que telle est la règle du jeu. Et bon nombre d’entre elles acceptent de s’y plier. 

À cause de son statut de prix convoité, aucune femme ne s’attend à être rejetée.  Alors lorsqu’elle l’est, ça l’atteint au plus profond de son orgueil.  Pensez donc !  Les hommes sont tous supposés être des fous du sexe contrôlés par leurs queues, qui baiseraient n’importe quelle femme.  Alors si une femme s’offre sexuellement à un homme, et que celui-ci ne répond pas positivement, c’est comme s’il lui disait : « Je baiserais n’importe qui, SAUF TOI ! »  La femme repoussée a donc de quoi se taper une sérieuse remise en question.  Elle va passer par toute une gamme d’émotions négatives.  Sentiment d’être insultée.  Colère.  Sentiment profond d’être inadéquate. Questionnement sur ce qui ne va pas chez elle.  Tristesse.  Atteinte dans sa valeur personnelle.  Humiliation.  Déprime.  Il n’est donc pas étonnant que dans la pièce The Mourning Bride qui date de 1697, l’auteur William Congreve a écrit une phrase qui est venue jusqu’à nous: L’enfer n’a pas de furie qui équivaut à celle d’une femme dédaignée.

Afin d’épargner son orgueil et son estime de soi, la femme doit éviter de se mettre en situation de possibilité d’être rejetée.  Pour ce faire, elle doit cacher ses intentions véritables, en n’étant jamais claire.  En gardant la situation nébuleuse, ça lui laisse une porte de sortie si jamais l’homme ne répond pas positivement. Elle pourra alors (se) prétendre ne jamais l’avoir désiré.  Et mieux encore : Si l’homme répond positivement, mais qu’il ne lui plait pas au final, elle aura toujours l’option de le repousser en lui disant qu’il se trompe, qu’il a mal interprété les faits, gestes et paroles qu’elle a eues envers lui.

Mais la meilleure raison pourquoi elle ne dit pas clairement ce qu’elle veut est la…

RAISON 3 : Lorsque la femme s’offre passivement à l’homme, c’est parce qu’elle désire que ce soit LUI qui prenne le contrôle de la situation. Pas le contraire.
Voilà pourquoi il est totalement inutile de demander à une femme d’être claire et directe. Car si elle dit à l’homme ce qu’elle veut, ça en revient à lui dicter ses désirs, ce qui est l’équivalent de prendre le contrôle. Et quand une femme se contente de « donner des signes » et « passer des messages subtils », ce n’est certainement pas parce qu’elle a envie de prendre les rennes. Elle ne veut pas conduire. Elle veut un chauffeur.

Et voilà pourquoi, en voyant que notre rencontre se déroulait bien, elles ont fini par me donner des signes de soumission, s’offrant à moi en tant que proie, dans le but de provoquer le prédateur sexuel en moi.

Alors pourquoi n’en ai-je pas profité?
Il est vrai que c’est le genre de truc qui aurait fonctionné avec 99.999999999999999999% des hommes hétéros.  Mais pas avec moi.  Car le problème, c’est que je n’ai jamais eu l’ADN du prédateur sexuel.  Et j’ai toujours eu cette (mauvaise) habitude de prendre au pied de la lettre ce que dit une femme, sans jamais tenter d’y voir un sens caché.  Et à cause de ma grande phobie d’être accusé de ne pas avoir obtenu le consentement, j’ai toujours été respectueux de leurs limites, et ce à l’extrême.  Danielle m’a invité en tant qu’ami ?  Alors je ne me comporte qu’en ami.  Océane me dit que le toucher n’est qu’un comportement amical et rien de plus, et qu’elle doit partir à 21h ?  Alors je n’interprète ses toucher que comme des signes d’amitié, et je la fous à la porte peu après 21h.

Mais ça, c’est juste moi. Du moins, c’était moi. J’aime croire que je ne suis plus aussi naïf que dans ma trop sage jeunesse. Mais les vieux réflexes innés ont a vie dure, comme on le verra dans le prochain billet.

BIENTÔT : 3e partie, Pourquoi est-ce que Femme + Alcool = Drague?

L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration (1 de 3)

Si vous êtes un homme, le sujet dont je vais vous parler aujourd’hui est quelque chose que vous avez peut-être déjà vécu.  Surtout si vous avez une génétique de Nice Guy.

Pourquoi est-ce que je dis que l’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration ?  Parce que c’est quelque chose que j’ai pu constater pour l’avoir moi-même vécu, à au moins six reprises, avec six différentes jeunes femmes, sur une période de trente-six ans.  La première fois, j’avais 19 ans.  Et la dernière fois, c’était pas plus tard qu’il y a deux semaines, à 55. 

Tel que je l’ai écrit dans je ne sais plus quel billet de blog, en général, lorsqu’un homme rencontre une femme, et que les deux sont célibataires et hétéro, ce sont les trois premières semaines qui vont décider du reste de leur relation.  Ces 21 premiers jours sont une période d’ambiguïté dans laquelle on ne sait pas trop si on est intéressé par l’autre et/ou intéressant pour l’autre.  On s’approche, on recule, on observe, on tâte le terrain.  Et au bout de cette période, si l’un n’a pas fait connaître son intérêt pour l’autre, alors c’est terminé.  La relation entre dans la friendzone, d’où elle ne sortira plus jamais. 

Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, si aucun des deux n’a d’intérêt au-delà de la simple amitié pour l’autre. Mais dans les cas où l’un démontre un intérêt auquel l’autre ne répond pas, aucune relation ne sera possible.  Pas même amicale.

En général (oui, je vais utiliser ce terme souvent), c’est l’homme qui s’intéresse à la femme en premier, et il le lui fait savoir assez rapidement. Souvent même trop rapidement surtout au niveau sexuel. Dans ce temps-là, la fille va perdre intérêt. Il arrive cependant que c’est l’inverse qui se produit.  C’est-à-dire que c’est la fille qui démontre un intérêt pour le gars.  Mais que celui-ci, pour diverses raisons, n’y répond pas.  Au début la fille est intriguée par cet homme. La retenue dont il fait preuve représente pour elle un challenge. Alors c’est elle qui va faire les premiers pas vers lui. Or, s’il continue de maintenir une distance, il arrivera un point oû son intéret pour lui va se transformer en ressentiment, ce qui mettra fin à leurs contacts.

Et c’est dans ce genre de situation que l’on voit bien la différence entre l’homme et la femme :  Un homme repoussé par une femme peut rester ami avec elle.  Et si elle s’offre à lui dans une semaine, un mois, un an ou une décennie, l’homme aura toujours de l’intérêt pour elle, et il va sauter sur l’occasion.  À l’inverse, une femme dont les désirs pour un homme sont refusés ou ignorés par ce dernier le prendra tellement mal qu’elle coupera tout contact avec lui, et ce jusqu’à la fin de leurs vies.  Et ça, c’est à cause que contrairement à l’intérêt de l’homme envers la femme qui est éternel, l’intérêt de la femme envers l’homme vient avec une date d’expiration.

La naissance, l’évolution et la mort de l’intérêt féminin pour l’homme, c’est quelque chose que j’aime bien comparer au produit d’un arbre fruitier.

ÉTAPE 1 : LA FLEUR ÉCLÔT.
Ça, c’est la rencontre, le premier contact.  Ça peut être en personne ou sur le net.  Peu importe.  Ça peut en rester là, et vous restez au stade de simples connaissances.  La relation peut ne pas aller plus loin. Ou bien ça évolue alors que…

ÉTAPE 2 : LA FLEUR EST BUTINÉE.
Tu l’intrigues.  Elle a envie de te connaître. 

Indice : Elle décide que vous deveniez amis.
Elle te demande en contact sur Messenger et/ou Facebook.

ÉTAPE 3 : LE FRUIT APPARAÎT ET CROIT À BON RYTHME.
Elle ressent un intérêt pour toi.  Elle veut en savoir plus sur toi.  Son envie de te connaître va en augmentant.

Indice : Elle t’écrit à plusieurs reprises tout le long de la journée.
Peu importe si elle est à la maison, au travail, au bain, à l’épicerie, aux funérailles ou à regarder ses séries sur Netflix, elle trouve toujours le temps d’échanger avec toi.

Indice : Elle rit de toutes tes blagues.
Lorsqu’une femme s’intéresse à un homme, elle tient à le satisfaire.  Alors s’il lui fait des blagues, elle tient à lui montrer qu’elle le trouve drôle. Donc, lui montrer de la compatibilité.

ÉTAPE 4 : LE FRUIT DEVIENT COMESTIBLE.
À partir de ce point, elle va te montrer des signes comme quoi si tu disais oui, elle ne te dirait pas non.  Mais voilà, il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle te le dise clairement.  Car à moins d’être exceptionnellement directe, les femmes en général préfèrent être conquises.  Et puisque tout le monde sait que les hommes aiment le sexe. Elle aura alors le réflexe de pimenter ses conversation de sexualité et de séduction dans le but d’allumer ton intérêt pour elle.

Indice : Elle te fait des compliments sur ton apparence.
Ça peut être très subtil, comme « Ce chandail-là te va vraiment bien. »  Ou alors ça peut être un peu plus flirt, avec « Est-ce que j’ai le droit de te trouver beau ? »  Ou bien elle te dira qu’elle te trouve sexy sur une photo en particulier.  Ou alors elle va complimenter ta voix, si message vocal il y a entre vous.

Indice : Elle te pose des questions sur ton idéal féminin.
Histoire de voir si elle y correspond, voire de s’y plier si ce n’est pas tout à fait le cas.

Indice : Elle commence à te parler de sexe en général.
La rumeur populaire veut que l’homme soit obsédé par le sexe.  Alors quoi de mieux que de parler de sexe pour attirer vers elle l’intérêt de l’homme.

Indice : Elle te parle de sa propre sexualité.
C’est sa façon à elle de s’assurer que le jour où vous allez passer au lit, alors tu sauras exactement quoi faire pour la satisfaire.

Indice : Elle te pose des questions d’ordre sexuel : tes expériences, tes préférences…
Car elle aussi veut se montrer bonne amante pour toi.

ÉTAPE 5 : LE FRUIT EST MÛR JUSTE À POINT.
Un soir, sans prévenir, elle s’offre à toi sexuellement.  Alors que les étapes 2, 3 et 4 vont durer pendant plusieurs jours, celle-ci ne se produira qu’un seul soir.

Indice : Elle te dit être seule chez elle ce soir.
Il y a quelques années, j’ai consacré un billet de blog à cette règle non-écrite-et-non-dite que j’appelle La convention sociale du « Si tu viens, tu couches. »  En gros : inviter chez soi une personne du sexe opposé célibataire et hétéro, c’est l’inviter à avoir du sexe.  Et accepter d’y aller, c’est dire oui au sexe.  L’homme étant supposé être un conquérant, la fille lui dira donc qu’elle est seule chez elle.  Elle espère qu’il va lui proposer d’aller la rejoindre, afin que, tout naturellement, s’applique la règle du Si tu viens, tu couches.

Indice : Elle te dit avoir bu de l’alcool.
Beaucoup trop d’hommes abusent sexuellement des femmes qui sont trop saoules pour être capable de dire non.  Par conséquent, les hommes ont la triste réputation d’être allumés par une femme qui a bu.  Alors si une femme dit à un homme qu’elle est seule chez elle avec sa bouteille de vin, c’est pour une seule raison : elle cherche à allumer le prédateur en lui, en s’offrant en tant que proie.  C’est une façon subtile de lui dire que s’il veut la baiser, elle ne pourra pas lui résister.

Indice : Elle te dit carrément avoir envie de baiser.
Ça peut aller de « Ça fait trop longtemps que je n’ai pas eu une bonne baise. », à quelque chose de plus nuancé comme « Je me ferais bien déchausser la chaussette. » 

Une femme qui n’a aucun intérêt pour un homme ne va jamais lui dire de telles choses.

Indice : Elle t’envoie des photos d’elle-même en nuisette.
Ça, c’est la tentative ultime.  Nous savons tous que les hommes sont visuels, facilement allumés par des images.  C’est la raison pourquoi bon nombre d’entre eux envoient des dick pics, puisqu’ils pensent bêtement que c’est pareil pour la femme.  Alors si elle t’envoie des photos d’elle qui s’étale comme buffet à volonté, c’est dans le but d’allumer ton appétit.  Le message ne peut pas être plus clair que ça. 

L’étape 5, c’est le point limite.  Le fruit de son désir vient d’atteindre sa maturité maximale.  Il faut absolument le cueillir et le consommer à ce moment-là.  Tout le monde connaît l’expression « C’est maintenant ou jamais. »  Eh bien, cette situation est le meilleur exemple de ce fait.  Si tu as la moindre envie d’elle, il faut aller chez elle te la faire right fucking now !  Parce que sinon, la relation va passer à…

ÉTAPE 6 : LE FRUIT SE DÉCROCHE, TOMBE ET POURRIT.
Ce qui suit est une règle universelle : Lorsqu’une femme s’offre sexuellement à un homme, et que celui-ci ne réagit pas, ou bien ne réagit pas positivement, elle ne le lui pardonne jamais, jamais, JAMAIS !   Son intérêt pour cet homme se trouve détruit de manière irréupérable.  On parle de l’intérêt sexuel, de l’intérêt amoureux, et même de l’intérêt amical. 

Indice :  Elle ne te parle plus.
Et si elle le fait, c’est de manière très courte, en réponse à tes questions.  D’ailleurs…

Indice :  il n’y a plus que toi qui initie la conversation.
Elle va peut-être te texter encore un peu.  Mais ce sera sur des banalités.  Bientôt, elle ne t’écriras plus qu’en réponses à tes messages.

Indice :  Elle n’a plus le moindre temps à te consacrer.
Jusqu’à il n’y a même pas 24h, vous vous textiez à plusieurs reprises tout le long de la journée, peu importe si elle était à la maison, au travail, au bain, à l’épicerie, aux funérailles ou à regarder ses séries sur Netflix.  Maintenant, elle abrège vos conversations, prétextant qu’elle n’a pas le temps de te parler car elle s’en va au travail, au bain, à l’épicerie, aux funérailles ou regarder ses séries sur Netflix.

Indice :  Elle décline ou ignore toute invitation à une rencontre, et n’apporte aucune solution alternative.
Tu lui propose rendez-vous.  Elle répond que c’est impossible pour les dates que tu lui suggère.  Et elle ne propose aucune date alternative.  Il ne faut jamais oublier qu’une femme intéressée trouve des solutions, une femme non-intéressée trouve des obstacles.

Indice :  Elle n’a aucune réaction à tes signes d’intérêts pour elle.
À partir de ce point, tu peux lui envoyer des fleurs, lui faire son portrait, lui faire une déclaration d’amour en poème, la demander en mariage, lui déclarer vouloir la baiser comme une machine à coudre pendant 36h non-stop.  Elle n’y réagira pas.

Indice :  Elle arrête de répondre à tes textos.
Elle arrête de répondre.  Elle arrête de liker tes messages.  Bientôt, tu verras qu’elle ne se donne même plus la peine de lire ce que tu lui écris.

Indice :  Elle te ghoste, te retire de ses contacts.
Ça ne peut pas être plus clair que ça. 

Par les années passées, je vous ai déjà donné plusieurs exemples de situations semblables que j’ai vécu.  Bien sûr, les choses ne se sont pas toujours déroulées exactement telles que décrites ici.  Chaque cas a eu ses variantes.  Surtout dans la période pré-internet.  Mais en général, oui, la relation naissait, évoluait et se terminait cette même façon, étape par étape.  Pour chacune, j’avais des raisons différentes d’ignorer ou décliner leurs offres. J’en parlerai dans les deux prochains billets.

Locataire VS Propriétaire; avis.

Les billets de la série Locataire VS Propriétaire que j’ai écrit ici durant les deux dernières semaines sont maintenant en privé. Ce n’est que temporaire, le temps que le tout se règle auprès des autorités concernées. Je les remettrai ensuite en public, en y ajoutant la suite et la conclusion.

L’importance d’être observateur

Avez-vous déjà constaté que nos (arrières-) grands-parents s’habillent et se coiffent toujours comme lorsqu’ils étaient adolescents? C’est quelque chose que je constatais déjà lorsque j’étais adolescents, dans les années 80. Je n’ai jamais su si c’était par habitude, parce qu’ils ne se sont pas rendus compte que la mode changeait, ou si c’était en ayant l’impression (erronée) que ça continuait de leur donner une apparence jeune. N’empêche que, peu importe la raison, beaucoup de gens de chaque génération ont tendance à garder leur look de jeunesse. 

Ce qui nous amène à cette anecdote qui remonte à l’automne de 1995. 

J’ai 27 ans et je suis de retour aux études, au Cégep. La semaine de la rentrée, je suis allé au local du journal étudiant, le Vox Populi, afin de soumettre ma candidature comme illustrateur. Deux semaines plus tard, on m’offrait le poste de rédacteur en chef sans même que je m’y porte candidat. Il semblerait que mes idées pour améliorer le journal et attirer une plus grande participation des lecteurs ont impressionné le staff. 

… Mais pas aussi impressionnés qu’ils le seront un mois plus tard alors que je ferai de nouveau preuve de mon sens de l’observation en matière de look et de modes.

Le local du Vox se trouve au fond du café étudiant, le Café Inn. Ce jour-là, je demande à Geneviève, notre photographe, d’aller prendre une photos des jeunes au Café. Je lui demande de laisser un grand espace libre en haut de l’image. Cet espace doit recevoir le gros titre « LE DÉCROCHAGE SCOLAIRE. Qui sera la prochaine victime? » Je dessinerai ensuite et collerai moi-même sur la photo les quatre petites cases-à-textes-et-à-bras que vous y voyez ici :

Après 27 ans passées dans mes archives, la première case a perdu son bras.

C’est en observant la photo que je constate un détail qui détonne du reste. Ce gars-là porte du linge et une coiffure qui ont vingt-cinq ans de retard sur la mode de 1995.

Les cheveux séparés sur le côté, je n’avais pas vu ça depuis la télésérie Mannix (1967-1975)

En général, les profs ne vont jamais au Café Inn. Alors qui était ce bonhomme dans la quarantaine avancée et qu’est-ce qu’il pouvait donc bien faire dans un café étudiant de cégep?

En plus d’être situé au fond du Café-Inn, le local du Vox est pourvu d’une fenêtre qui nous permet d’y voir. Dans les jours qui ont suivi, ça m’a permis de constater le manège quotidien de cet homme. À tous les jours, il s’introduisait au Cégep par la porte de la cafétéria, celle qui n’a pas de gardien. Il entrait au Café Inn. Il prenait un café. Et il s’assoyait là, en retrait, et il passait deux ou trois heures à ne rien faire d’autre que de regarder les filles.

Au bout d’une semaine, j’étais convaincu qu’il n’était pas un prof, et encore moins un étudiant. J’ai brièvement pensé qu’il pouvait être parent avec un/e des étudiant/e. Mais son manque d’interaction avec qui que ce soit m’a vite convaincu du contraire. Il n’avait rien à faire ici. 

Un avant-midi, je l’attend. Dès que je le vois entrer, je pars aussitôt aux bureaux de la direction, leur faire part de mes observations, photo à l’appui. Ils me demandent :

« Êtes-vous sûr que ce n’est pas un prof ? »
« Positif ! Il a l’air d’habiter sur la rue derrière le cégep. »

Une adjointe de la direction a aussitôt demandé au gardien à l’entrée de nous accompagner. Je les ai amenés jusqu’au monsieur louche, toujours à sa table avec son café. Ils lui ont demandé qui il était et ce qu’il faisait là. Ce n’est qu’après cinq secondes de silence embarrassé qu’il a répondu prendre un café. Ils ont posé de nouveau la question. Et comme de fait, ce n’était pas un prof. C’était un BS qui n’avait rien d’autre à faire de ses journées que de venir ici reluquer des filles de 17-20 ans.

Ils lui ont bien fait comprendre qu’il est illégal de se trouver au cégep si on n’est ni prof ni étudiant ni employé. La sécurité l’a raccompagné jusqu’à la sortie, en l’avertissant bien que si on le revoit encore ici, cette fois ce sera la police qui s’occuperont de son cas.

On ne le reverra au cégep que la semaine suivante. Mais cette fois, ce sera en photo de couverture du Vox Populi de novembre ’95. Mais sinon, en personne, on ne l’y reverra plus.

Sous le regard désapprobateur de Lupin le chat.

Peut-être que son but était sinistre, et peut-être pas. Peut-être que les choses seraient allées plus loin, et peut-être pas. Le fait est qu’il n’avait juste pas à être là. Et que grâce à mon sens de l’observation, qui sait, peut-être ai-je évité à l’une de ces filles de se faire suivre jusque chez elle.

D’où l’importance d’avoir un bon sens de l’observation au sujet de ce qui nous entoure. Et de se méfier de toute situation qui puisse nous sembler anormale. 

Ma brève carrière en design d’animation 3D

Tel que quasi-annoncé dans le billet précédent, j’ai pris une résolution du nouvel an au sujet de ce blog. Désormais, chaque texte relatant un fait vécu et/ou observé aura comme conclusion les leçons de vie que j’en aurai tiré. 

Cette anecdote remonte au début des années 2000. 
À plusieurs reprises depuis la création de ce blog, j’ai parlé de mon bon copain Carl. Ça faisait près de quatre ans que je ne le fréquentais plus. Après m’avoir retracé par le net, il m’apprend qu’il travaille sur une série créée par l’un de nos bédéistes québécois, Raymond Parent. Le titre temporaire de la série est Les Poaros, puisque les personnages ont un physique en forme de poire. Au final, la série portera le titre de Klootz. Ce mot ne voulant rien dire, ça en fait un titre universel.

Si Carl m’appelle, c’est pour m’offrir une place dans l’équipe de réalisation, en tant que designer graphique. 

Je le remercie d’avoir pensé à moi. Mais je lui dis que moi aussi j’ai évolué côté carrière. Je gagnais ma vie en tant qu’auteur et scénariste, entre autres pour les magazines Safarir et Summum. Il n’y a donc que dans l’écriture que je veux travailler.  Je me suis cependant laissé convaincre par ma conjointe qu’il valait mieux accepter. Ça me permettrait d’avoir un pied dans la place, ce qui me donnera l’opportunité de leur proposer mes services comme auteur plus tard. Carl est ravi. Il me donne donc une liste de 56 objets à produire.

Ce travail ne demande aucune formation en 3D. Il faut simplement que je dessine chaque objet demandé sous différents angles. Ces images servent de guide aux graphistes qui les refont en 3D, avant de les refiler aux animateurs. Carl me dit que ma présence n’est pas requise aux studio d’animation. De toute façon, on ne me demande que des dessins en noir et blanc. Il va s’occuper lui-même d’en choisir les couleurs et les indiquer à son équipe. Je travaille donc de chez moi, ce qui me convient.

Au lieu de simplement produire ce qui m’est demandé en apportant des dessins génériques, je me met à fond dans l’esprit des BD et des dessins de Raymond Parent. Ainsi, c’est avec un style proche du sien que je produis une gourde, une mitrailleuse, un canon, un casque de sécurité rond et un carré, etc.

Et on verra tout ça apparaître dans les épisodes.

Je pousse ensuite la chose à en proposer certains gags visuels de mon propre chef. Par exemple, dans la liste, on me demande une boite dans laquelle un magicien va scier un spectateur en deux. Non seulement je donne à la boite la forme d’un cercueil, j’y ajoute une ligne pointillée à découper.

Deux gags visuels qui sont présents en version colorée et animée.

Mieux encore : Je me permets même de faire un peu de zèle, en y ajoutant de mes propres suggestions. Par exemple, dans une série de sketchs où les personnages sont des cowboys, je suggère trois choses : La moustache et le chapeau noir pour le personnage qui est toujours grognon, ainsi qu’un poster WANTED pour ce dernier, où son visage sera dessiné à l’ancienne. 

Bien que non-sollicitées, ces propositions ont été acceptées.

Autre suggestion accompagné d’un dessin non-sollicité : évoquer la chaleur du désert en montrant deux oeufs et du bacon qui cuisent sur un rocher. Le tout rappelant la forme d’une tête de mort et deux os croisés.

Dans cet épisode, ils ont ajouté une scène rien que pour y inclure ce gag. Juste pour ça, on peut dire que j’ai contribué au scénario. 

Et ceci démontre que dès le départ, ma relation avec cette boite d’animation allait être bien plus que simple pousse-crayon.  Je m’infiltrais dans le processus créatif, et j’y étais le bienvenu. Voilà qui augurait bien pour mon avenir dans les séries animées en général, et au au sein de cette boite en particulier. Une nouvelle carrière prometteuse et lucrative s’ouvrait à moi. Et tout ça grâce à Carl.

Mais pourquoi avais-je coupé tout contact avec Carl quatre ans plus tôt? 
J’ai rencontré Carl au tout début de notre école secondaire alors que nous avions tous les deux douze ans. Tous deux passionnés d’humour et de BD, nous sommes vite devenus inséparables. Mais peu à peu, un espace s’est creusé entre nous. Malgré nos nombreux points en commun, nous étions à l’extrême opposé sur des aspects qui sont importants dans nos années de jeunesse. 

  • Il était beau. J’étais laid. 
  • Les filles lui couraient après. Avec moi, si elles courraient, c’était pour me fuir. 
  • Il avait toujours de l’argent. J’en avais rarement. 
  • Son père était gérant de banque. Le mien était le chômeur du village. 
  • Son père lui a payé des cours de conduite à 17 ans. J’ai payé moi-même les miens à 26. 
  • Il venait d’une bonne famille, et ses connexions lui assuraient un bon avenir. Tandis que le mauvais nom de mon père m’a toujours porté ombrage. 

Mais surtout, autant Carl avait-il une chance infernale qui lui collait au cul, autant avais-je au contraire une poisse pas possible. Il n’y a qu’à lire le billet précédent, dans lequel je raconte comment j’ai essayé pendant deux ans d’entrer au Collège Dawson en vain, alors que Carl y a étudié deux ou trois ans sans le moindre obstacle.

Mais surtout, sa chance inouïe me portait souvent préjudice. Car à force d’être ensemble, le hasard détournait vers lui des choses qui auraient dû me revenir. J’ai deux exemples en particulier qui remontent à l’époque de l’école secondaire. 

Exemple 1. On m’avait demandé de réaliser des affiches pour une activité caritative scolaire. En retour, j’allais pouvoir y participer au lieu d’aller en classes. J’ai fait les affiches. Bien que Carl n’avait rien fait pour eux, c’est lui et non moi qui a été inclut dans l’activité. Et c’est son nom et non le mien qui figura dans le journal dans la liste des gens à remercier. 

Exemple 2. Durant l’année scolaire, j’ai publié 14 articles et BD dans le journal étudiant. Carl n’y avait participé que deux fois. Chaque participation nous donnait droit à un coupon pour un tirage en fin d’année. Il y avait une bourse de $100 et chaque nom pigé remportait $5. Mon nom est sorti deux fois. Et le nom de Carl, cinq fois. Pour deux participations. Toujours habitués à nous associer et/ou à nous confondre, les profs avaient également donné 14 billets à Carl. Il s’emparait donc injustement du quart de la bourse à lui tout seul. 25$ en 1983, c’est un peu plus de $100 en argent de 2024.  Une somme appréciable lorsque l’on a 14 ans.

Dans les deux cas, même en sachant très bien qu’il récoltait le fruit de mes efforts, fruits qu’il n’avait nullement mérité, jamais il n’a tenté de rétablir la vérité auprès des profs. Pourquoi l’aurait-il fait? Quand le destin fait de toi un tel winner à 14 ans, il est évident que tu veux juste en profiter. Et tant pis pour le pauvre loser qui sera privé de ce qui lui revient de droit. Ce n’est pas de ta faute à toi si les profs n’ont pas été capables de faire leur travail correctement.

Même lorsque l’on n’évoluait pas dans le même milieu, le fait de vivre des situations semblables se terminait toujours de manière positive pour lui et négative pour moi. Par exemple, alors que nous étions dans la fin de la vingtaine, nous travaillions chacun pour deux grandes compagnies d’informatique.  Moi c’en était une qui créait et gérait des pages web pour de grandes compagnies. Tandis que lui travaillait pour une boite d’animation 3D. Presque en même temps, nous avons eu des problèmes similaires, sous la forme de nos chefs d’équipe qui nous faisaient subir leur harcèlement moral au travail, allant même jusqu’à saboter nos boulots pour se trouver des raisons pour nous descendre.  Nous avons chacun porté plainte à nos grands patrons.  Dans mon cas personnel, ça a juste empiré mon problème car les dirigeants se tiennent entre eux. Et j’ai continué d’en subir jusqu’à ce que je sois obligé de démissionner.

Mais dans le cas de Carl, son patron a pris son problème au sérieux. Il a observé comment Carl et son chef d’équipe travaillaient. Il a vu que Carl faisait un bon travail irréprochable. Et il a vu que le chef, en sabotant le travail de Carl, sabotait toute l’équipe, et ainsi affectait négativement le rendement de la boite.  Il a donc mis le chef à la porte. Et il a donné son poste à Carl. 

Et quel a été le tout premier contrat à se retrouver sur le nouveau bureau de Carl? Le JourNul de François Pérusse.  Eh oui !  Alors que pour les animateurs normaux ça prend des années, voire des décennies avant de tomber sur LE contrat qui va leur apporter succès et richesse, Carl voit ça lui tomber dessus à la seconde même où il entre en poste.

Après ce coup-là, j’ai tout simplement cessé de lui donner signe de vie. Ce gars-là était juste trop chanceux.  Ce n’était pas un problème d’envie ni de jalousie de ma part.  C’était la reconnaissance du fait que Carl et moi ne vivions pas du tout dans le même monde, et que jamais je ne ferai partie du sien.  À ses yeux, ce qui venait de se passer à son travail, ça n’avait rien d’exceptionnel. Pour lui, c’était Business as usual.  Par conséquent, pour lui, les gens comme moi qui ont à travailler dur et à se battre pour une réussite qui parfois nous échappe malgré tout, ce sont des incompétents, des ratés, des gens qui ne veulent pas vraiment réussir. Me tenir avec lui, c’était me faire influencer à croire que son destin exceptionnel était la norme. La norme pour tous, sauf moi! Ça déformait ma perception de la réalité, mettant sur mes épaules une pression morale inutile, néfaste et toxique.

En cessant de le fréquenter, j’ai cessé de me comparer à lui, j’ai pu constater que ma réalité était bien plus semblable à celle de la moyenne des hommes qu’à la sienne, et j’ai enfin pu évoluer à mon rythme.  Et ce qui ne gâchait rien, c’est que lorsque je rencontrais une fille, il n’était plus là pour détourner son attention et/ou me rabaisser afin de la dissuader d’être plus que simple amie avec moi.  Il est vrai qu’il m’avait toujours connu comme ayant des difficultés avec ma vie amoureuse.  Me voir heureux en couple aurait brisé le statu quo auquel il était habitué.

Avec les années, j’ai eu quelques belles réussites.  Je suis retourné aux études, au Cégep, où j’ai joint le journal étudiant. On m’y a offert le poste de rédacteur en chef sans même que je ne m’y porte candidat.  J’ai habité aux résidences étudiantes où, après avoir jasé quelques minutes avec le propriétaire, il m’a spontanément offert le poste de superviseur de la place.  J’ai créé le premier texte viral humoristique québécois d’internet. J’ai fondé MensuHell, j’ai été publié dans SafarirSummumLe Journal de Montréal, ce qui m’a donné ma propre page sur Wikipedia. Je me suis également amélioré physiquement.  J’ai perdu du poids et pris du muscle. Je me suis mis à la course à pieds, pouvant courir 200 mètres le premier jour avant de tomber épuisé-mort, et quatre mois plus tard je courrais 5 km ininterrompus. Ça m’a permis de voir que dans le fond, quand je m’y mettais, je n’étais pas un loser.  C’est juste que, comparé à Carl et sa chance infernale, n’importe qui avait l’air d’en être un.

Et c’est là, quatre ans plus tard, que Carl m’a recontacté pour m’offrir du travail sur la série Klootz.  Étant donné notre historique, j’étais réticent à l’idée de le ramener dans ma vie. Mais ma conjointe m’a convaincu que je n’étais qu’un pauvre parano qui s’imagine que tout le monde cherche à lui nuire. Et que si je tiens tant que ça à laisser passer l’opportunité d’avoir un ami haut placé pouvant me donner un bon poste et un bon salaire, alors ça prouverait non seulement je n’ai jamais cessé d’être un loser, mais je démontrerais que j’en suis moi-même la cause.  Y’a rien comme des paroles encourageantes de la part de la femme qui t’aime pour t’aider à prendre les bonnes décisions. Il est vrai que Carl et moi étions maintenant des adultes dans la mi-trentaine.  Il a sûrement pris de la maturité.  Qui sait, il est possible qu’il ait décidé de m’amener dans son monde et me donner le coup de pouce nécessaire pour m’y tailler une place.

Au début, Carl était impressionné de mon parcours, autant côté social que carrière que physique.  Cependant, il a totalement refusé d’accepter l’un de mes changements, en me disant « Si tu penses que m’as t’appeler « Steve Requin ! » … Pour moi tu seras toujours Jon-Son! »  Ce surnom qui date de notre école secondaire se prononce comme si on inversait les syllabes du mot songeons. C’est une façon de prononcer caricaturalement à la française mon vrai nom de famille qui est Johnson.  Disons que je n’étais pas très chaud à l’idée de me faire recoller ce nom qui représente toute la période loser de ma vie que j’ai réussi à mettre derrière moi à force de travail.  Mais bon, je savais que les gens étaient désemparés face aux changements de ce qui les entourent.  Et moi, j’avais changé radicalement.  Aussi, qu’il s’accroche à un détail aussi anodin que le surnom sous lequel il m’a toujours connu, je ne voyais pas en quoi ça pourrait me causer préjudice.

À la seconde même où j’ai accepté son offre d’emploi, les choses sont redevenues telles que lorsque je le fréquentais. Il ma demandé combien de temps est-ce que ça me prendrait pour lui fournir 56 dessins d’objets et 3 décors.  Songeant à comment je pouvais coordonner la chose avec mes autres contrats, je lui répondu trois semaines. Il me réplique   sèchement que c’est beaucoup trop long puisqu’il lui faut ça dans 10 jours maximum.  Il rajoute qu’il est désappointé puisque, de la manière dont je lui parlais, je lui avait laissé l’impression erronée que j’étais un professionnel.

C’est là que j’ai compris que son insistance à s’accrocher à mon vieux surnom de loser n’avait rien d’anodin.  Il agissait vraiment de manière à me recoller cette image qu’il avait toujours connu de moi, celle avec qui il était à l’aise.  S’il avait vraiment voulu être amical et conciliant, il m’aurait dit « Hey, j’ai besoin de 56 dessins et 3 décors dans 10 jours.  Penses-tu que tu peux faire ça? »  À ce moment-là, j’aurais dit oui et je me serais arrangé avec mes autres boulots.  Mais là, il m’a tendu un piège afin de nous démontrer dès le départ que j’étais un incompétent.

Tel que j’ai raconté plus haut, je lui ai fait ses dessins dans les temps convenus, incluant mes propres suggestions.  Pour les objets, rien à redire.  Par contre, pour les décors, bien que j’avais suivi à la lettre les instructions de Carl, sa patronne n’était pas satisfaite.  Alors qu’elle me faisait part des raisons pourquoi mes décors suçaient des culs de babouins, Carl m’a regardé avec un petit sourire condescendant et il a dit devant elle :

« Sacré Jon-Son! Toujours égal à lui-même! Tu changeras jamais! » 

Si j’avais encore des doutes comme quoi il cherchait à me (re)coller une image de loser, ces paroles et son attitude me les ont définitivement ôtés.

Dès que les décors ont été refaits, j’ai été payé.  Non pas avec un chèque au nom de la boite, mais bien par chèque personnel.  Un geste qui signifie deux choses très claires.  De un, je n’ai jamais été à l’emploi de cette boite. (Je n’avais d’ailleurs jamais signé de contrat avec eux.) Et de deux, jamais je n’en ferai partie.  J’en ai eu la confirmation lorsque j’ai vu les épisodes de la série pour laquelle Carl m’a fait travailler.  Bien que tous mes designs et toutes mes suggestions ont été utilisées, jamais ne retrouve-t-on mon nom au générique.

Voyez vous-mêmes !

Non seulement Carl avait-il stoppé mon évolution, il s’arrangeait pour me faire régresser. S’il avait fait subir ça à n’importe quel de ses employés, celui-ci aurait pu démissionner et se retrouver du travail dans une boite concurrente. Mais moi, sans avoir de formation, n’ayant été embauché que par contact, n’ayant même pas droit à avoir mon nom au générique pour prouver mon expérience, je n’avais pas cette opportunité. Si je voulais travailler en animation 3D, mon choix se limitait à rester avec eux, c’est à dire continuer d’être exploité, insulté, rabaissé, tout en me faisant ôter toute possibilité d’avancement et même d’obtenir un salaire décent. Ou bien démissionner, ce qui me fermerait les portes de l’animation 3D pour toujours.

Devant ces faits, ma conjointe a bien été obligée de reconnaitre que ma relation avec Carl était toxique. Cette fois, elle était d’accord lorsque je lui ai annoncé mon intention de cesser de travailler pour la boite et prendre de nouveau mes distances avec lui

Les leçonsde vie que j’en ai tiré.
Je dois avouer que je ne les ai pas tirées immédiatement après avoir vécu cette aventure-là en particulier. Mais il m’est arrivé de vivre des situations qui étaient semblables sur certains points. Et c’est en les comparant que j’y ai vu certaines constantes.

LEÇON 1 : Les gens ne changent pas, surtout lorsqu’il s’agit de leurs défauts.
Je sais que c’est un paradoxe, puisque ce blog est justement consacré aux changement et à l’amélioration de soi. N’empêche que s’il y a une constante chez les gens, c’est que chacun nait avec sa personnalité distincte, et que celle-ci ne change pratiquement jamais durant le cours de son existence. La personne peut reconnaître ses défauts. Elle peut les combattre. Elle peut modifier son comportement afin de le rendre acceptable socialement. Mais au fond, elle sera toujours ce qu’elle a toujours été. Alors quand la personne ne reconnait pas comme tel l’un de ses défauts, l’idée de changer ne lui viendra jamais à l’esprit.

C’est pour souligner ce fait que je suis allé chercher deux anecdotes d’école secondaire qui précèdent de vingt ans son offre d’emploi pour Klootz. À 14 ans, Carl n’avait aucun scrupule à récolter le fruit de mes efforts. Et il n’avait aucun problème avec l’idée que je ne sois pas crédité pour ceux-ci. Et il avait encore moins de problème à recevoir beaucoup plus d’argent que moi pour un travail que j’ai effectué seul. En me faisant revivre à 34 ans ce qu’il m’a déjà fait endurer à 14, il démontrait ne pas avoir changé du tout.

LEÇON 2 : Beaucoup de tes proches refuseront de te voir évoluer.
Quand on a des amis, c’est parce que ceux-ci nous acceptent tel que l’on est.  Ils sont confortables avec nous et avec ce que nous sommes.  Hélas, pour celui qui vit misérablement pour cause de faible revenu, ça signifie que c’est comme ça que son entourage l’apprécie. C’est le rôle qu’on lui a assigné dans le groupe. Toute tentative d’en changer va les mettre hors leur zone de confort.  Leur premier réflexe sera alors de tenter de garder les choses telles qu’elles ont toujours été. Quitte à le saboter, de manière à ce qu’il reste à sa place. Comme Carl qui faisait en sorte de refaire de moi le loser à faible revenu qui vit misérablement, tel qu’il m’avait toujours connu. 

LEÇON 3 : Le manipulateur va toujours te rabaisser pour pouvoir t’isoler, tout en se mettant en position d’indispensable.
Carl m’offre un travail prestigieux. Je lui dois ma reconnaissance. Carl se montre aussitôt déçu de moi. Je ne veux surtout pas décevoir celui qui m’a fait une telle faveur. Alors je fais l’effort de faire ce qu’il me demande. Et j’en fais même plus. Et je le fais si bien que toutes mes suggestions non-sollicitées ont été acceptées par l’équipe de production.

Le problème, c’est que si ses collègues et patrons voient que j’ai ce qu’il faut pour faire partie de la boite, ils vont m’y inclure. Donc, Carl va cesser d’être indispensable pour moi. Il perdra le contrôle qu’il s’est donné sur ma carrière, et par extension sur moi. Il doit donc me remettre à ma place. Celle que j’ai toujours eue à ses yeux.

Pour ce faire, il me donne ensuite de mauvaises instructions pour les décors. Puis il expose mes mauvais décors à sa patronne, dans le but que celle-ci me juge indigne de travailler là. Et pour que ça soit bien clair pour moi, il arrange ensuite une rencontre pour qu’elle puisse me rabaisser en personne sur mon travail minable. Et il en rajoute une couche en me rabaissant lui-même auprès d’elle, et ce devant moi, afin de s’assurer que je comprenne que non, je n’ai pas et je n’ai jamais eu ce qu’il faut pour faire partie de la boite. De tous ces gens, seul Carl a la générosité de me tolérer pour mon évidente incompétence. Alors même si je ne reçois rien, je lui dois tout.

Et voilà comment il peut me conditionner à trouver normal le fait que je dois toujours faire plus que ce qui m’est demandé, que je ne sois pas crédité pour mon travail, et que celui-ci me rapporte si peu. Et je dois le remercier car il m’est indispensable, puisque ce n’est qu’à travers lui que je peux vivre la fierté de voir mon travail passer à la télé. 

LEÇON 4 : Beaucoup de gens font semblant de vouloir t’aider, mais en réalité ils ne cherchent qu’à s’aider eux-mêmes.
Dans un précédent billet, je racontais comment une amie m’avait offert la colocation afin de me rendre service car je venais de me séparer d’avec Karine. En réalité, elle cherchait juste un larbin pour s’occuper de l’appartement, de ses animaux et aussi pour payer le loyer puisqu’elle partait vivre chez son nouvel amoureux. Ici, le principe est le même. Carl me rend service en m’incluant dans son travail d’animation 3D, mais je me retrouve à faire son travail à sa place. Puis, sans me nommer, il présente mes designs et mes idées à ses patrons. Et c’est lui qui récolte le prestige et le gros salaire. 

Et la plus difficile à digérer :

LEÇON 5 : L’entourage de l’arnaqueur / profiteur / manipulateur va toujours prendre son parti contre toi.
Si tu racontes ce qui est arrivé, si tu exposes ses faits et gestes, même si tu apportes des preuves solides, son entourage aura l’une (ou plusieurs) de ces réactions.

  • Nier que c’est arrivé, peu importe l’évidence apportée.
  • Te rabaisser en te qualifiant de rancunier qui vit dans le passé incapable de décrocher de ses petites frustrations.
  • Te faire porter seul la responsabilité de ce qu’il t’a fait subir, en te disant un truc dans le style de : « Si tu le savais qu’il était comme ça, et que tu es quand même retourné t’exposer à ça, alors c’est ton problème. C’était à toi de faire les bons choix. »
  • Certains vont se montrer un peu plus ouvert. Ils vont reconnaître tes preuves de son mauvais comportement, mais ils vont répondre un truc comme « Ok, wow! Je suis surpris. Je n’aurais jamais imaginé ça de lui. » … Pour ensuite continuer de le fréquenter en l’estimant tout autant qu’avant, comme s’il n’avait jamais rien fait de mal.

Aussi tordue soit-elle, il y a une logique derrière ces réactions : Qu’est-ce que ça apporterait à son/sa conjoint/e, à sa famille et à ses amis de se mettre en froid avec lui, pour prendre ton parti ? Rien ! Ça peut seulement leur causer des ennuis. Il y va donc de leurs propres intérêts de continuer de le soutenir. Et de te bannir de leur bel univers harmonieux, puisque tu ne fait rien d’autre que d’y apporter de la merde, avec tes revendications négatives.

Lorsque l’on a quelqu’un comme ça dans sa vie, la meilleure chose à faire est de la maintenir à distance. Ou mieux encore, si on le peux, couper tout contact avec cette personne.

La pause de dîner qui interrompit mes études pendant dix ans.

Dans les années 80 et 90, j’étais affligé d’une malchance pas possible. Vous connaissez la loi de Murphy? Celle-ci dit : « Tout ce qui peut aller mal va aller mal.«  Eh bien, à l’époque, pire que celle de Murphy, il y avait la loi de Steve Requin : « Et tout ce qui n’a aucune raison raison d’aller mal va aller mal quand même. »

N’empêche, il parait que de chaque expérience négative, on peut en tirer des leçons profitables. Alors voyons ce que j’ai appris cette fois là.

C’est au milieu des années 80 que j’ai terminé mon école secondaire. Je suis allé au cégep, faisant ma première session à Edouard-Montpetit de Longueuil, puis au Cégep de St-Hyacinthe dans la ville du même nom. Dans les deux cas, j’ai abandonné en cours de route. Je n’avais pas encore la maturité requise pour prendre mes études aux sérieux. Mais surtout, je n’avais pas encore une idée claire de ce que je voulais faire de ma vie. Je suis donc entré sur le marché du travail, histoire de rembourser mes prêts étudiants, tout en me donnant le temps de réfléchir sérieusement sur mon avenir. Étant donné mon bas niveau d’études et mon manque de diplômes, j’ai fait de la plonge pour des restos.  

Mon bon copain Carl avait également passé une année pour rien à St-Hyacinthe. À ceci près qu’il n’avait pas abandonné en cours de route. À l’époque, nous avions des idées de grandeurs dans le domaine artistique. On faisait du cinéma amateur, tournant quelques sketchs, et on se voyait devenir les futurs Spielberg ou Mel Brooks. Après St-Hyacinthe, il s’était inscrit au Collège Dawson, dans le Vieux Montréal. Il ne me disait que du bien de ses classes et de leur méthode d’enseignements. J’ai donc décidé de le suivre, m’inscrivant moi aussi en Cinéma à Dawson.

Le jour des inscriptions, Carl et moi nous rendons à Dawson. Nous remplissons les formulaires, on donne le chèque pour payer l’inscription, et on remet le tout à la femme derrière le comptoir. Tout est OK pour Carl, mais pas pour moi. J’étais supposé apporter mon certificat de naissance. Carl s’excuse, il a oublié de me le dire. Mais c’est normal. Ça fait un an qu’il est à Dawson. Ayant déjà fourni son certificat l’année dernière, il n’avait pas à le ramener cette année. La madame me dit que ça ne pose pas de problème, je n’ai qu’à passer le lendemain et le lui amener. En attendant, elle va laisser mon enveloppe sur le comptoir. J’accepte.

À l’époque, il n’y avait pas encore de guichet automatique à Saint-Hilaire. Aussi, le lendemain, j’agis comme toute personne qui prend son enregistrement d’études au sérieux : je m’en occupe le plus tôt possible. Je suis allé à ma banque à son ouverture, à 10h00, pour y retirer l’argent requis pour prendre le bus.  En sortant de la banque, j’ai pu prendre le bus de 10h20. Celui-ci m’a déposé à Longueuil à 11h20. De là, j’ai pris le métro de Longueuil jusqu’à Berri à Montréal. Puis, de Berri à Square Victoria. Il était midi lorsque je suis arrivé à Dawson.

La femme qui m’a servi hier n’est pas là. Elle est partie dîner. J’explique à sa remplaçante que je viens pour porter une copie de mon certificat de naissance pour compléter mon inscription. Je vais même jusqu’à lui indiquer sur le bureau l’enveloppe d’inscription à mon nom. Elle prend l’enveloppe, l’ouvre, y met la copie de mon certificat, referme l’enveloppe et la repose sur le comptoir. Alors voilà, mon inscription est complétée. Il ne me reste plus qu’à attendre de leurs nouvelles.

Les semaines passent. Carl reçoit ses papiers d’acceptation et son horaire par la poste.
Moi ? Rien !

Je téléphone à Dawson afin de leur demander la raison pour laquelle je n’ai rien reçu. Je suis tombé sur la madame qui m’a servi la première fois. Après avoir consulté mon nom sur son ordi, elle me dit que mon inscription n’a pas été enregistrée car je ne suis jamais allé lui porter mon certificat de naissance pour compléter mon dossier. Je lui remet les pendules à l’heure en lui affirmant qu’au contraire, je suis bien allé le faire le lendemain, et que je l’ai remis à sa remplaçante qui l’a bien mis dans l’enveloppe. Mais il semblerait que la remplaçante ne lui a pas dit que j’étais passé. Elle n’a donc jamais pensé à vérifier le contenu de l’enveloppe. 

 » Bon et bien, puisque mon dossier a toujours été complet, pouvez-vous m’envoyer mes papiers d’acceptation et mon horaire? »
« Ah, désolé, ça ne sera pas possible. Les classes sont toutes planifiées, les horaires sont déjà tous faits. Il va falloir que vous attendiez la prochaine session. »

Bizarrement, bien qu’ils ne m’aient pas inscrit, ils ont quand même encaissé mon chèque d’inscription. Et bien sûr, il n’est pas remboursable.

Trois mois plus tard, je retourne à Dawson pour m’inscrire pour la session suivante. Comme mon dossier est complet, j’ai juste à leur faire un chèque.

Les semaines passent. Carl reçoit ses papiers d’acceptation et son horaire par la poste.
Moi ? Rien !

Je téléphone de nouveau à Dawson afin de leur demander la raison pour laquelle je n’ai rien reçu. Il semblerait que cette fois l’erreur était de ma part. En effet, je ne peux pas m’inscrire pour la session d’hiver si je n’ai pas d’abord fait la session d’automne. J’ai beau lui dire que c’est l’autre conne qui m’a induit en erreur avec son « Tu peux te réessayer la SESSION prochaine », rien à faire pour me faire rembourser. 

Six mois plus tard, je retourne à Dawson pour m’y inscrire. Puisque mon dossier est complet, j’ai juste à leur faire un 3e chèque.

Les semaines passent. Carl reçoit ses papiers d’acceptation et son horaire par la poste.
Moi ? Rien !

Je téléphone à Dawson afin de leur demander la raison pour laquelle je n’ai rien reçu une troisième # »$%& de fois. Cette fois, l’erreur est monétaire. En effet, entre ma 2e et 3e tentative, les frais d’inscription ont augmenté de 5$. Puisque mon formulaire d’inscription était déjà complet depuis un an, je n’ai pas eu à en remplir un nouveau. Par conséquent, je n’ai jamais reçu la moindre indication du changement du tarif. Et puisque mon chèque n’en couvrait pas les frais, ils ne m’ont pas inscrit. Et malgré ça, ils ont tout de même pris la peine de l’encaisser.

Est-ce que je dois encore préciser qu’ils ne peuvent rien faire pour moi parce que les cours sont déjà planifiés, horaires sont déjà fait, que l’argent n’est pas remboursable et qu’il va falloir que j’attende encore une autre année avant de pouvoir m’inscrire?

Je suis tenace et déterminé. Un an plus tard, je retourne à Dawson m’inscrire. Et cette fois, je ne laisse rien au hasard. Je prend bien la peine de vérifier avec eux si le formulaire d’inscription est bien le même cette année qu’il y a deux ans. Je demande que l’on vérifie si mon dossier est bien complet. Je demande à deux reprises de me préciser le bon montant de l’inscription avant de l’écrire sur le chèque. Je ne pars qu’après avoir eu la garantie de la femme au comptoir que mon inscription a été faite dans les règles, sans le moindre problème. Elle le confirme. Cette fois, rien ne peut se mettre en travers de mes études et moi.

Deux ou trois jours plus tard, je reçois un appel d’une Mme Moira qui me dit qu’elle a consulté mon dossier, mais qu’il y a un truc qu’elle ne comprend pas. Selon la politique de Dawson, on n’accepte pas les candidats qui se sont vus refuser l’entrée deux fois. Non seulement mon dossier indique que j’ai été refusé trois fois, il n’y a aucune note, aucune indication, aucune raison pour expliquer mon cas. Je viens pour le lui expliquer, mais elle m’interrompt. Elle s’occupe juste des inscriptions, pas des révisions de dossiers. Elle me demande de mettre mon explication par écrit et de l’envoyer dans les plus brefs délais à Dawson, à l’attention d’un monsieur Doyle. 

Le jour-même, je lui écris une lettre dans laquelle je lui raconte un résumé de ce que vous venez de lire ici. Je l’envoie par la poste le lendemain.

Les semaines passent. Carl reçoit ses papiers d’acceptation et son horaire par la poste.
Moi ? Rien !

Je téléphone à Dawson et je demande à parler à Monsieur Doyle afin qu’il s’explique sur ce 4e refus, parce que là ça commence à bien faire en ! »/$%?&*!!!

Il me répond que dans une institution sérieuse et hautement cotée comme Dawson, le genre d’événements que j’ai décrit dans ma lettre ne peut juste PAS arriver. Il est d’ailleurs évident, d’après ma lettre, que je ne suis pas une personne sérieuse. Le genre qui va blâmer tout le monde sauf lui-même pour ses problèmes. Et les irresponsables dans mon genre, on n’en veut pas à Dawson. Merci et bonsoir!

Deux ans de perdus.
L’argent de quatre inscriptions perdus.
Et la possibilité d’un jour étudier à Dawson, perdu.

Ça ne sera qu’à l’âge de 27 ans, soit dix ans après ma première expérience au cégep, que j’y retournerai. Cette fois, je saurai ce que je veux faire de ma vie. Cette fois je serai plus sage, plus intelligent, plus cultivé, plus sérieux. Cette fois j’aurai bien en main tous les documents requis. Et surtout, ça sera dans une autre institution que Dawson.

De chaque expérience négative, on peut tirer des leçons qui vont nous servir toute notre vie. Hélas, de cette malheureuse expérience avec Dawson, la seule leçon que je pouvais tirer, c’est de toujours garder sur soi son certificat de naissance. Parce qu’on ne sait jamais quand on aura à prouver que l’on est vraiment né.

La bêtise humaine, ça déménage (3 de 3)

Avant de vous raconter cette anecdote, je dois tracer les grandes lignes de ma situation à ce moment-là.

À la fin de mes 40 jours d’itinérance de l’été 2020, j’habitais à Beloeil en chambre dans une maison située près du CHSLD où je faisais mes débuts en tant que préposé aux bénéficiaires.  En plus de la chambre, je payais $114 par mois à Libre Entreposage Beloeil pour le local où je laissais mes meubles et la majorité de mes possessions.   Puis, en novembre, j’ai changé d’employeur, passant à une maison de retraite au village agricole de Saint-Jean-Baptiste.  Ma copine Mégane m’y a trouvé un logis, qui est en fait un petit espace commercial dans un sous-sol pour $250 par mois, chauffage, électricité et wifi inclus.  Techniquement, je n’étais pas supposé y habiter, mais je n’avais aucun autre choix.  Sans posséder de véhicule, je devais rester près de mon travail.  Et c’est tout ce qu’il y avait de libre à Saint-Jean-Baptiste à ce moment-là.

Deux mois plus tard, mon propriétaire m’apprend que le 3½ au 2e étage se libérera pour le 1er février.  Il est un peu délabré et un peu trop petit pour que j’y apporte tous mes meubles et possessions.  Mais il n’est que $480 par mois et il inclut frigo, cuisinière, et surtout salle de bain, trois éléments que je n’ai pas en bas.  Le propriétaire me dit cependant que je devrai quand même respecter mon bail d’en bas. Je prends la chose avec un grain de sel, en me disant que la place me servira désormais d’entrepôt, ce qui me permettra de cesser de louer le local où j’entrepose mes affaires.  Et bien que le loyer d’en bas coûte le double de celui de Libre Entreposage Beloeil, mes affaires seront deux étages plus bas au lieu de 16 kilomètres plus loin, ce qui sera beaucoup plus pratique puisque je n’ai pas encore d’auto.  Entre mes quarts de travail et ceux de Mégane, elle m’aide à ramener ma table et quelques autres meubles avec son auto.  En attendant, je paie les trois loyers, sous-sol, appartement et entrepôt, pour un total mensuel de $844.  Mais l’avantage avec l’entrepôt, c’est qu’il n’y pas de bail, la location est au mois.  Je pourrai donc rapatrier mes affaires dès le premier mars.

Ce qui nous amène à l’anecdote:

C’est au milieu de février 2021, tandis que je m’installe au 2e étage, que ma mère m’appelle pour m’annoncer que mes parents désirent déménager pour revenir aux alentours du Mont-Saint-Hilaire, donc plus près de moi.  Et ils me demandent de leur chercher des logis puisqu’ils n’ont pas accès à internet.  Je leur dis que ce n’est pas la saison.  Je leur rappelle que c’est au mois de mars que les propriétaires envoient les documents de renouvellement de baux.  Les locataires ont jusqu’au 31 mars pour dire aux propriétaires s’ils renouvellent le bail ou non.  Et ce n’est qu’en avril et mai, une fois que les propriétaires savent quels logements seront libres, qu’ils passent les annonces.  C’est à ce moment-là que l’on peut trouver un appartement dans lequel déménager.  Ce n’est pourtant pas la première fois dans leur vie qu’ils déménagent.  Ils devraient savoir ça.

Ils insistent !  Ils disent qu’ils ne peuvent pas donner leur avis de départ de leur logis actuel sans avoir un prochain appartement où aller.  Ils risqueraient de se retrouver à la rue s’ils ne trouvent rien. 

J’ai beau leur réexpliquer pourquoi il faut attendre la saison du déménagement de mai-juin, rien à faire.  Je leur explique que les rares logements qui sont annoncés maintenant, c’est parce qu’ils sont pour aménager maintenant.  Je me donne moi-même en tant qu’exemple, comme quoi je suis maintenant pris à payer deux loyers puisque je dois honorer mon premier bail jusqu’au 30 juin. 

Sur le coup, ils semblent comprendre.  Mais le lendemain, ma mère m’appelle en larmes, comme quoi la possibilité de ne pas se trouver un prochain logis les angoissent au point de ne pas pouvoir trouver sommeil.  Je leur rappelle qu’au nombre de fois où j’ai déménagé dans ma vie, je sais comment ça marche.  Et que j’ai quand même passé cinq ans à être concierge et surintendant d’édifices à logements. Si je leur dis qu’ils doivent signaler leur non-renouvellement en mars, chercher un appartement en avril, réserver les déménageurs en mai, préparer le déménagement en juin et déménager le 1er juillet, c’est parce que telle est la procédure.  Ce n’est pourtant pas la première fois qu’ils déménagent.  Ils sont supposés savoir tout ça déjà.

Une semaine plus tard, mes parents arrivent chez moi, leur véhicule plein de boites.  Ils ne m’ont pas écouté.  Une de leurs connaissances leur a parlé d’un logement qui se libérera le 1er mai à Beloeil.  Et ils viennent d’en signer le bail.  En attendant que le déménagement se fasse, ils vont passer mars et avril à amener chez moi de leurs items qu’ils vont entreposer dans mon local vide en bas.  C’est qu’ils viennent également de louer les services d’une compagnie de déménagement pour le premier mai, et ils tiennent à ce que le déménagement prenne moins de temps, histoire de sauver de l’argent.   Voilà pourquoi ils amènent des trucs d’avance chez moi, Et voilà qui m’oblige à laisser mon local à leur disposition, et à prolonger mes frais de deux autres mois chez Libre Entreposage Beloeil.

Arrive le premier mai.  Les déménageurs et leur camion sont planifiés pour arriver chez mes parents au matin à 8h et finir le déménagement vers 11h.  Quant à moi, je loue une camionnette pour me taper moi-même deux déménagements.  Le premier, c’est en vidant mon sous-sol des affaires de mes parents pour leurs apporter dans leur nouvel appartement à Beloeil.  Et le second, c’est quand j’irai ensuite chercher mes propres affaires à Libre Entreposage Beloeil pour les ramener chez moi. J’estime quatre heures pour chaque étape, donc je devrais finir à 16h, ce qui me laisse largement le temps de rapporter la camionnette au bureau de location le jour même.

J’avais chargé à peine la moitié du stock de mes parents que ma mère m’appelle, toute bouleversée. Elle me dit que les déménageurs sont arrivés, ils ont commencé à charger leurs affaires.  Puis, ils ont tout redéchargé dans la cour avant de partir en les engueulant.  Je lui demande d’expliquer, mais elle en est incapable car elle est toute perturbée de ce qui vient d’arriver, ce qui fait que je dois me rendre chez eux pour m’arranger moi-même avec les déménageurs.

J’arrive chez mes parents à St-Hyacinthe.  Juste à temps pour voir revenir les deux déménageurs.  Je leur demande de s’expliquer.  Il se trouve que mes parents habitent un 5 ½, en plus de louer la cave qui est pleine des outils et autres boites de stock de mon père.  Aussi bien dire qu’ils occupent un 6½.  Mais dans le but de sauver de l’argent, au moment de louer le camion, mon père a déclaré qu’ils n’avaient qu’un 3½.  Résultat, la compagnie de déménagement leur a envoyé un camion de format moyen et deux déménageurs, alors qu’il aurait fallu un grand camion et trois hommes.  C’est en se rendant compte que le camion moyen sera insuffisant pour tout amener qu’ils l’ont vidé dans la cour, avant de retourner chercher un grand camion et un homme de plus.  Or, s’il y avait un grand camion, il n’y avait pas d’homme supplémentaire disponible.  Ils me présentent un nouveau contrat et demandent ma signature pour annuler l’ancien.  À cause de la malhonnêteté de mon père, un déménagement qui aurait dû s’amorcer à 8h n’était même pas encore commencé à 10h30

Je lis les clauses du contrat et j’en saute au plafond.  Je constate que cette compagnie de déménagement charge au voyage et non à l’heure.  Que le déménagement prenne deux, trois ou quatre heures, c’est le même prix. Ça signifie que pendant deux mois, mes parents ont encombré mon sous-sol pour rien.  Et en brûlant 25$ d’essence par voyage pour m’amener leurs boites, ils ont dépensé $250 d’essence inutilement.  Et en m’empêchant de rapatrier mes affaires deux mois plus tôt, j’ai eu à payer deux mois supplémentaire pour rien à mon entrepôt.  

Pendant les heures que ça prend aux deux hommes pour charger le grand camion, je ne peux pas retourner à mon propre déménagement.  Je dois intervenir de nombreuses fois parce que mon père interfère avec le travail des déménageurs en insistant pour les aider.  Or, à chaque fois qu’il impose son aide, il est toujours plus une nuisance qu’autre chose.

Il est 14h30 lorsque le camion des déménageurs est enfin chargé.  Je pars chez moi pour terminer de charger les affaires de mes parents dans ma camionnette louée. 

Plutôt que de leur donner l’adresse où se rendre, mon père dit aux déménageurs de le suivre.  Vous ai-je déjà dit que mon père est un enragé du volant ?  Par conséquent, à chaque fois qu’un feu de circulation vire au jaune devant lui, au lieu de ralentir il accélère pour passer avant que ça vire au rouge.  Sauf que le camion qui le suit n’a pas le temps de passer avant que la lumière change.  Mon père les a donc rapidement perdus.  Je n’étais même pas rendu à la moitié du chemin que ma mère m’appelle à leurs secours.  Je fais demi-tour, je retrouve le camion sur le bord de la route sans trop de peine, et je leur demande de me suivre. Et je m’arrête à chaque feu jaune, moi.

Une fois rendu chez mes parents, les déménageurs et moi comprenons la raison pourquoi mon père ne leur a pas donné l’adresse.  Toujours dans le but d’épargner, il leur avait dit qu’ils partaient d’un rez-de-chaussée pour aller habiter dans un autre rez-de-chaussée.  En fait, leur nouvel appartement est situé au 4e étage.  Dans un édifice SANS ascenseurs.  Je me facepalme à trois mains tandis que les déménageurs récitent leur répertoire de mots d’église par ordre alphabétique.

Étant tout de même passablement costaud, je me porte volontaire pour aider, pour en finir au plus vite.  Je dois cependant continuer d’intervenir à de nombreuses reprises alors que mon père les interrompt sans cesse dans leur travail avec ses interventions aussi malvenues que nuisibles.  Ce n’est qu’à 17h que les déménageurs terminent le travail. 

Voici venu le temps du règlement de compte, dans tous les sens du terme.   Si mes parents avaient été honnête en disant qu’ils avaient du stock pour un 5½ + une cave, qu’ils partaient d’un rez-de-chaussée pour aller dans un 4e étage, donc qu’ils auraient eus dès le départ un grand camion et trois hommes, et qu’ils les avaient laissé faire leur travail sans intervenir, le déménagement aurait duré quatre heures et aurait coûté $750.  Et surtout, les déménageurs auraient pu faire le second déménagement qu’ils avaient à leur horaire ce jour-là.  Mais à cause des conneries de mes parents, le déménagement a pris neuf heures.  Par conséquent, les déménageurs n’ont pas pu honorer leur contrat avec leur second client de la journée. Pour toutes ces raisons, ils leurs ont chargé le double, plus une amende pour leur avoir mentis sur plusieurs détails importants, pour un total de $1 700.  Ajoutons à ça les $250 d’essence gaspillée tel que je l’explique plus haut, et on arrive à $1 950. 

Le déménagement était fini pour eux.  Mais il ne l’était pas pour moi.  Puisque j’étais là avec ma camionnette louée, aussi bien monter tout de suite son contenu chez mes parents.  Je dois ensuite retourner chez moi, finir de charger la camionnette avec le reste de leurs affaires, pour ensuite revenir leur monter.  Il sera 20h lorsque je pourrai enfin me rendre à Libre Entreposage Beloeil pour y prendre mes affaires.  Je suis aussi épuisé physiquement que mentalement.  Mais je dois quand même travailler sans relâche à transporter seul mes lourdes possessions afin de vider mon local d’entrepôt, car si je ne rends pas la camionnette avant l’ouverture demain matin, on va me charger une journée supplémentaire à la compagnie de location de camionnette. ... ET un mois supplémentaire à l’entrepôt.  Il est une heure du matin lorsque j’ai enfin déchargé la dernière boite chez moi. 

Est-ce que je peux enfin me coucher ?  Eh non !  Je dois charger mon vélo dans la camionnette et ramener le véhicule au point de location, à Mont-Saint-Hilaire.  Ensuite, c’est à vélo que je contourne la montagne pour revenir chez moi.  Il sera 2h45 du matin lorsque je toucherai enfin mon lit, complètement vidé de toute énergie.  Encore heureux que je ne travaillais pas le lendemain.

Pour les deux mois qui allaient suivre, mes parents devront m’emprunter de l’argent à deux reprises.  Pourquoi ?  Parce que, tout comme je les avais prévenus qui allait arriver, ils ont eu à payer deux loyers en mai et en juin, celui de Saint-Hyacinthe et celui de Beloeil.  Et leur pension de vieillesse ne leur permettait pas d’en couvrir le coût.  Ils m’ont remboursé, mais cette dépense supplémentaire monta le coût total de leur déménagement à $3 550.   Contre $750 s’ils m’avaient écouté au lieu d’en faire à leur tête.

Analyse d’un comportement à problèmes.
L’année dernière, lorsque j’ai écrit la série Un câble d’acier ombilical, je parlais du fait que durant les 50 premières années de ma vie, mes parents n’ont jamais pu accepter l’idée que je puisse vivre sans eux. Voilà pourquoi ils ont toujours tout fait pour me rendre dépendant d’eux. En s’introduisant de force dans tous les aspects de ma vie, en me faisant constamment perdre amis, conjointes, carrières, argent, appartements, etc, ça leur permettait ensuite de m’imposer leur présence afin de me venir en aide. Une aide dont je n’aurais eu nul besoin, n’eut été leur efforts constant à saboter ma vie. Mais après les six premiers mois de 2020, lorsqu’ils ont poussé leur travail de destruction à en réussir à me faire perdre deux emplois, mon couple et mon logis, faisant de moi un itinérant à un mois de mes 51 ans, j’en ai eu assez et ils ont su (ma mère, du moins) ma façon de penser.

Je ne m’en étais pas rendu compte à ce moment-là, mais la stratégie de mes parents a changée. À partir de ce point, ils ne m’imposaient plus leur aide. C’était l’inverse. ils demandaient mon aide, pour tout, pour rien, pour n’importe quoi. Ce déménagement en était l’un des plus grands exemples. Dès le départ, ils le prouvent, en se montrant incontrôlablement déraisonnables, avec leur peur de ne pas pouvoir se retrouver un appartement une fois qu’ils auraient signifiée leur non-renouvellement de bail. Bizarrement, trois ans plus tôt, ils n’avaient pas du tout cette crainte lorsqu’ils ont spontanément annulé leur bail dans le but de me suivre à Sherbrooke, 24h après que je leur ai annoncé mon départ. Et ce, sans savoir où ils allaient habiter par la suite.

Ils me demandent de l’aide pour trouver un appartement. Voyant que je refuse, ils se débrouillent seuls, ce qui fait qu’ils sont obligés de prendre un appartement au 4e étage dans un édifice sans ascenseur, ce qui est une terrible épreuve pour leurs vieilles jambes, mais ils n’avaient pas le choix puisque je n’étais pas là pour les aider à trouver un meilleur endroit. Ensuite, eh bien, je le sais bien, que mon père est un menteur. Si seulement c’était moi qui m’étais arrangé avec les déménageurs, tout se serait bien passé. Mais noooooon, je suis un fils indigne qui les laisse se débrouiller avec des choses compliquées qu’ils ne comprennent pas, et voilà le résultat : un déménagement qui leur a pris plus du double du temps et coûté quatre fois et demi son tarif. Pour continuer de m’imposer leur présence sur une base plus qu’hebdomadaire, ils ont besoin que je leur laisse mon sous-sol pour leurs boites. Ensuite, ils ont besoin de moi pour que je leur ramène ces boites. Puis ils ont besoin de moi pour m’arranger avec les déménageurs qui les insultent et abandonnent le travail. Puis ils ont besoin de moi pour empêcher mon père d’interférer avec le travail des déménageurs. Puis ils ont besoin de moi pour retrouver le camion de déménageur que mon père a semé en conduisant comme un malade. Puis ils ont besoin de moi pour aider les déménageurs. Puis ils ont besoin de moi pour ne pas crever de faim puisqu’ils ne peuvent pas se payer deux loyers en même temps.

Et moi, je suis supposé trouver ça normal, que des gens qui n’ont jamais eu le moindre problème pour déménager tout le long de leurs vies, se comportent du jour au lendemain comme des attardés mentaux qui n’ont jamais rien vu et n’ont jamais rien réussi par eux-mêmes, incluant les tâches les plus simples?

Ce sera un an plus tard, le 3 mai 2022, après encore plusieurs autres « appels à l’aide » de ce genre, que j’ai fini par comprendre que c’était leur nouvelle stratégie pour me manipuler à être le plus souvent possible avec eux. Écoeuré pour de bon, je les ai reniés, coupant tous les ponts, toutes les communications.  Et aujourd’hui, presque deux ans plus tard, à voir à quel point ma vie s’est radicalement améliorée depuis qu’ils n’y interviennent plus, mon seul regret est de ne pas l’avoir fait trente ans plus tôt.

Les gens irresponsable vont toujours te contrôler par ton sens des responsabilités.

La bêtise humaine, ça déménage (2 de 3)

Je ne pensais pas faire une série avec le billet précédent, jusqu’à ce que plusieurs personnes m’en demandent une suite.  Alors pourquoi pas !  Mais cette fois, j’y vais de mes souvenirs car je n’ai jamais mis ces anecdotes sur Facebook, alors je n’ai aucune capture d’écran pour les appuyer.

À 55 ans, j’en suis à mon 38e logis.  Et là-dessus, croyez-le ou non, ce n’est que la seconde fois que je déménage volontairement.  Toutes les autres fois étaient par obligations.  Je déménageais pour cause d’études, ou de fin de celles-ci.  Pour le travail, ou pour fin de ceux-ci.  Pour habiter en couple, ou partir à la fin de ceux-ci.  Pour colocation avec des amis, jusqu’au départs de ceux-ci, rendant le loyer trop cher pour mon budget.  Pour infestation de parasites, souris, punaises, rats.  Pour rénovations.  Pour reprises de baux par les propriétaires.  Et, non le moindre, tel que déjà raconté dans ce billet de la série Un câble d’acier ombilical, j’ai souvent eu à déménager à cause de mes parents qui m’ont fait perdre, à de nombreuses reprises, logis, carrières et couples.    

Cette fois-ci, au lieu de dénoncer la bêtise humaine des autres, je vais plutôt vous raconter comment on a essayé de m’arnaquer, en pensant que ce serait moi qui ferais preuve de bêtise. 

L’appartement qui est une voie publique.
1996, J’ai 27 ans et je suis de retour aux études.  Je trouve une petite annonce pour un loyer grand et abordable.  Il est dans le sous-sol d’une maison privée.  Le sous-sol est divisé en deux appartements.  Le superviseur de l’endroit, qui me fait visiter, habite l’autre moitié du sous-sol.  L’appartement libre est une grande pièce qui n’a aucune division.  Il y a un comptoir cuisine. Il y a une porte vers l’extérieur. Celle-ci mène à la cour arrière. Et il y a une porte intérieure. Celle-là donne sur un corridor, la porte du logis du superviseur, ainsi que sur l’escalier qui monte vers le logis du propriétaire.  La toilette est dans le corridor, donc partagée avec le superviseur. Et même en plein jour, il faut allumer la lumière car les deux minuscules fenêtres rectangulaires éclairent très peu.

Il me dit quatre choses qui m’enlèvent immédiatement envie d’habiter là.

  1. C’est dans mon logement que sont situées les boites électriques, le contrôle de l’eau et les câbles de téléphone et de la télé.  Je dois donc m’attendre à ce que le propriétaire et autres techniciens viennent y travailler n’importe quand. 
  2. La loi exige que chaque logement possède deux issues.  La seule porte extérieure du sous-sol est dans mon appartement.  Ainsi, pour des raisons de sécurité, il n’y a pas de verrou à ma porte intérieure, afin de laisser libre accès au voisin en cas d’incendie.
  3. D’ailleurs, le soir, afin de ne pas déranger les propriétaires qui habitent en haut, le superviseur passe toujours par la porte extérieure du sous-sol pour entrer et sortir de la maison. Porte qui est dans mon logis.
  4. Afin de « lui fournir une preuve comme quoi je suis vraiment étudiant », il demande une copie de mon horaire de cours.

« Je ne l’ai pas encore.  Mais je peux vous fournir ma carte d’étudiant du Cégep. »
« N’importe qui peut s’inscrire à un cégep et décider par la suite de ne pas y aller, et de faire quand même passer pour un étudiant avec sa carte. »

Ah bon !?  En quoi est-ce qu’un horaire de cours est une meilleure preuve de non-abandon-d’études qu’une carte étudiante ?  Déjà qu’il n’y a aucune raison logique ni légale pour laquelle je devrais fournir à un propriétaire une preuve comme quoi je suis étudiant, je ne vois qu’une raison pourquoi il exige mon horaire de cours : Savoir quand je serai absent de mon appartement.  Un appartement dans lequel les propriétaires et lui auront accès à tout moment, via la porte non-verrouillable.  Tant qu’à habiter dans un lieu public où j’aurai zéro intimité et qu’aucune de mes possessions ne seront en sécurité puisqu’il n’y a aucune pièce où je pourrais embarrer mes choses, je crois inutile de préciser que je suis allé me chercher un logis ailleurs. 

L’ « amie » qui me voulait comme homme à tout faire… et homme à tout payer.
En 2011, après 12½ ans de relation de couple, Karine et moi nous sommes séparés à l’amiable.  En plus, le propriétaire reprenait notre logement pour y installer des membres de sa famille.  Karine est partie habiter ailleurs, et je suis allé vivre dans petit appartement de sous-sol près de mon travail.  Ça faisait un mois que je m’y étais installé lorsque j’y a reçu un appel de Salomé, une amie datant de mon cégep.  Elle a entendu dire que Karine et moi étions séparés, et elle m’offre une pièce de son appartement.  Je décline !  D’abord, son appartement pue la pisse de chat et la ménagerie.  Elle a en effet (au moins) trois chats, un lapin, des serpents, des lézards et je ne sais quoi d’autre.   Elle insiste, comme quoi elle s’ennuie de moi, et que le fait d’habiter ensemble nous permettra de repartir sur plein de projets artistiques comme dans le temps.

À ce moment-là, voilà quatorze ans que Salomé est dans mon entourage, et ça fait quatorze ans que je la vois agir. C’est une opportuniste sans la moindre empathie qui n’hésite jamais à manipuler et utiliser les gens pour son profit personnel. Puisqu’elle sait très bien que je la connais parfaitement, je me suis souvent cru à l’abri de ses magouilles.  C’est la raison pour laquelle j’ai quelquefois accepté de travailler avec elle sur certains projets. Mais à chaque fois que ceux-ci commençaient à fonctionner, elle m’en écartait pour en récolter seule les profits.  Au moment où elle m’appelle, voilà plusieurs mois, voire quelques années, que nous n’avons pas eu de contacts à part l’occasionnel LIKE sur Facebook.  Et là, comme ça, spontanément, je dois croire qu’elle s’ennuie de moi, et qu’elle est mue par une pulsion humaniste de venir à mon secours ?  Ça ne lui ressemble pas du tout. Aussi, je décline de nouveau, invoquant le bail que je viens de signer et qui me lie légalement aux paiements de cet appartement.  J’invoque également la distance entre son appartement et mon travail, distance que je ne pourrais plus couvrir à pied.  Enfin, il y a mon chat, Tommy, qui virerait certainement fou à se voir devenir coloc avec (au moins) trois autres chats.  Elle me demande une dernière fois si je suis vraiment sûr et certain de ma décision.  Je lui confirme que oui.  Elle met donc fin à l’appel.

Deux heures plus tard, Une amie commune (qui ignorait que Salomé venait de m’appeler) m’apprend via MSN que Salomé est en couple, qu’elle va aménager chez son nouveau mec, et qu’elle se cherche quelqu’un pour vivre dans son appartement.  Et, bien sûr, le payer à sa place puisqu’elle n’y logera plus.  Et puisqu’elle ne peut pas amener sa ménagerie chez son nouveau conjoint, la personne devra également s’occuper de ses animaux.

Et voilà! Il me semblait bien, aussi, que son offre sonnait faux.   Encore une fois, Salomé m’avait pris pour un imbécile exploitable en croyant que j’allais gober ses histoires.  Et elle l’a fait dans le but de me coincer à payer son appartement puant et à prendre les responsabilités, en travail, en temps en en argent, de nourrir, soigner et ramasser la merde de son zoo.

Il me semble que depuis le temps que l’on se connait, elle sait que je la vois venir avec ses arnaques.  Sûr, je suis tombé dans le panneau à quelques reprises au tout début de notre relation.  Mais j’ai appris ma leçon et plus jamais je ne l’ai laissé me prendre au piège de nouveau.  Pourtant, elle essaie encore et toujours, ce qui démontre qu’elle me croit trop stupide pour apprendre de mes erreurs passées.  C’est ce qui est le plus insultant.

Celle qui ne voulait pas payer ses quatre derniers mois.
Décembre 2020.  Je paie un prix fort pour habiter en chambre dans une maison où je dois garder le silence en tout temps, et où toute visite est interdite.  Puisque le prix de la chambre et du local de l’entrepôt où reposent mes possessions (et où j’ai habité clandestinement pendant tout le mois de juillet de l’année précédente) me coûtent ensemble le prix d’un 4½, je cherche un appartement où je pourrai enfin vivre une vie normale.  Ma copine Mégane m’en trouve un.  Il s’agit d’un très grand logement au prix étonnement abordable, situé tout près de mon nouveau travail.  Je le visite en compagnie de Mégane.  Il est situé en demi-sous-sol.  Grandes fenestrations.  Cinq pièces.  Cuisine et salle à diner séparé par un îlot de travail.  Beaucoup de rangement.  Accès à la cour par une porte patio.  Et, puisque c’est à Saint-Jean-Baptiste, ville agricole, on a droit à superbe vue sur la nature, la forêt, les champs, le Mont-Saint-Hilaire.  Et la meilleure : Ce demi-sous-sol n’est pas situé sous la maison, mais bien sous l’annexe de celle-ci qui sert en partie de garage.  Donc, aucun risque de subir le bruit des propriétaires, ni de les déranger avec le nôtre.  La fille qui y habite y est restée pendant trois ans.  Et là, elle quitte pour aller habiter avec son fiancé qui vient de s’acheter une maison.  Voilà pourquoi elle partira le premier mars.  Mégane, ravie, se voit déjà redécorer la place.  Je le prends.  Mais avant de signer la cession de bail, il me manque juste quelques renseignements pour remplir le contrat.  Nous partons donc en promettant de revenir dans une heure.

En sortant, nous croisons le propriétaire qui revient de travailler.  Nous allons nous présenter, et lui expliquer la raison de notre présence ici.  Le courant passe bien et il semble nous faire confiance.  C’est alors qu’il nous dit :

« Elle vous a bien précisé que c’est un bail de quatre mois ? »
« Bah non !  Mais ça me semble logique, puisque je suppose que son bail se termine le 30 juin, comme tout le monde.  Le prochain bail sera à mon nom. »
« Non !  Il n’y aura pas de prochain bail. Je reprends la place le premier juillet pour y loger mon fils, qui va avoir seize ans. Elle ne vous l’a pas dit ?  Elle cherche quelqu’un pour finir son bail parce qu’elle ne veut pas payer les quatre derniers mois. »

Non, elle ne nous l’a pas dit.  Je ne vais quand même pas aller m’installer à un endroit d’où je serai obligé de déménager de nouveau dans quatre mois.  Bonne chose que le propriétaire s’adonnait justement à passer au moment où nous sommes sortis, sinon cette arnaqueuse me mettait cette charge légale sur le dos.

Payer la moitié, pour occuper le 1/6e
On m’apprend qu’une collègue dessinatrice se cherche un colocataire.  Je visite l’appartement.  Je vois qu’elle possède déjà tous les meubles et électroménagers requis.  Elle occupe donc à elle seule quatre des cinq pièces, en plus du cabanon extérieur.  Elle exige que tout ce que je possède soit entreposé dans ma chambre, et que celle-ci soit fermée et verrouillée en tout temps.  Je dois me débrouiller pour entreposer ma nourriture, car son frigo et garde-manger sont pleins.  Il n’y a pas de place non plus dans ses armoires et tiroirs pour ma vaisselle.  Et aussi, ça serait apprécié que je ne sois pas là lorsqu’elle reçoit son copain, histoire qu’ils puissent avoir leur intimité.

Bref, elle voulait la part financière du colocataire, sans le colocataire.  Là encore, je crois inutile de préciser que je n’ai pas fait la bêtise d’accepter cet arrangement.

Le principe du Bait-and-Switch
Le Bait and Switch est une technique malhonnête qui consiste à annoncer un appartement (d’où bait, l’appât) et à en offrir un autre (d’où switch, changer) au moment de la visite.  J’en ai moi-même vécu quelques-uns.  Voici ceux dont je me souviens. 

L’annonce dit que c’est un 3½ pour $450 dollars.  Je le visite.  La propriétaire me montre un 2½.  Je lui dis que l’annonce parlait d’un 3½.  Elle me répond : « J’en ai un, mais il est plus cher. »

Une autre annonce parle d’un 3½ pour 400$.  C’est bien un 3½, mais il est $500.  Je lui rappelle que l’annonce disait 400.  Il me dit que j’ai mal lu car ce logis a toujours été 500.  Je lui montre l’annonce, disant bien $400, avec photo du building, donc impossible que je me trompe.  Il me baratine alors comme quoi le journal a dû faire une erreur en retranscrivant l’annonce.  Et que ce n’est pas à lui de se faire pénaliser de $100 pour les erreurs des autres.  Étrangement, cette « erreur » persistera pendant plusieurs mois dans les éditions suivantes de ce journal.

Il y a aussi plusieurs proprios d’édifices à logements qui annoncent « 2½, 3½, 4½, à partir de $400 », lorsque tu appelles, il t’annonce qu’il ne lui reste plus que « des 4½ à partir de $600 », et que lorsque tu visites, il ne lui reste plus qu’un grand 4½ à $750.

Je me souviens également ce celle qui avait annoncé un 2½ mais m’a fait visiter un 1½.  Lorsque je lui ai fait remarquer, elle me pointe par terre, montrant que la moitié du plancher est recouvert de prélart et l’autre moitié d’un tapis.  Elle dit : « Ça c’est la cuisine.  Et ça c’est le salon. »

Si un propriétaire se montre aussi malhonnête dès le départ, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il soit correct si vous acceptez de devenir son locataire.  Alors tout comme moi, il suffit de ne pas commettre la bêtise de prendre ces logements, et vous éviterez ces ennuis.  Car il est inutile d’en dénoncer ces propriétaires malhonnêtes au Tribunal Administratif du Logement.  Tout ce qu’ils vont vous répondre est : « Si vous voyez que c’est une arnaque, c’est à vous de ne pas signer le bail. »  Et ceci laisse ces propriétaires libres de continuer leurs tentatives d’arnaques jusqu’à ce qu’ils arrivent à faire une victime.  Et inutile pour celle-ci de dénoncer ces propriétaires malhonnêtes au Tribunal Administratif du Logement.  Tout ce qu’ils vont vous répondre est : « Si vous avez signé le bail, vous êtes tenus de le respecter.  C’était à vous de faire attention avant de signer. »  

J’avoue que j’ai déjà été tenté de me faire imprimer des cartes d’affaires avec un nom fictif et en ayant comme titre « Enquêteur du Tribunal Administratif du Logement », avec les vraies coordonnées du T.A.L.  Comme ça, à chaque fois que je tomberais sur un/e propriétaire malhonnête, je lui remettrais ma carte en disant : « Nous avons eu quelques plaintes à votre sujet.  C’est pour ça que je suis venu constater par moi-même que ces plaintes étaient bien fondées.  Je vais remettre mon rapport à mon supérieur.  Vous aurez de nos nouvelles bientôt.  Bonne journée. »  Voilà qui devrait l’effrayer un brin et lui faire passer l’envie de recommencer.  Mais bon, étant donné que j’espère à chaque fois que ça sera mon dernier déménagement, je n’imagine jamais que ça puisse me servir.

PROCHAIN BILLET : Il y a un peu plus d’un an, dans la série un câble d’acier ombilical, j’ai donné plusieurs exemples de la bêtise de mes deux parents, et celle de mon père en particulier.  Dans cet ordre d’idées, je ne pouvais pas passer à côté de vous raconter leur dernier déménagement, celui d’avril 2021, un an avant que je coupe les ponts avec eux.  Vous verrez que dans les derniers temps de notre relation, leur bêtise atteignait des sommets qui étaient devenus extrêmement pénibles à endurer.